Le sang bleu.
Mes regrets éternels.
J’ai du sang bleu dans mes
veines,
Il coule aux fissures de mon
cœur,
Il en surgit des mots, des
peines,
Comme un torrent fou
fossoyeur.
Je pousse toujours comme la
misère,
Sur le flanc escarpé du vent,
Là où l’espace n’apprécie
guère,
Qu’on vienne lui prendre ses
moments.
Il fait si froid, dans mon
silence,
Souvent le soir, je m’y
égare,
Tremblant, rêvant d’une
présence
Que j’attends là, jusqu’à
plus tard.
Les heures ont la figure de
l'ombre,
Car le soleil les ignore,
Elles se noircissent, et
deviennent sombres
Jusqu'à ce que le jour, les
dévore.
Mon oreille guette, chaque
murmure,
Chaque frisson, qui se
poserait là
Sur mon épaule, sur mon
armure,
Un grain d'amour, comme un
éclat...
Une lueur grande comme un
rêve,
Qui me sortirait de l'abysse,
Qui m'emmènerai, au bord de
grève,
Pour m'emporter, loin d'mes
supplices.
J'ai tout perdu de ma belle
lune,
En regardant trop les
étoiles,
J'en ai oublié, la fortune,
Que j'avais là, devant la
toile.
Ce beau bijou, au cœur exquis,
Aussi fragile que le cristal,
Cette belle âme de poésie,
Semant ses vers, comme des
pétales.
Ils viennent toujours tomber
aux pieds,
D’mon drôle de cœur si mal,
souvent,
Que je ne sais plus, le verbe
aimer,
Alors que je l’aime
passionnément.
O, mon amour, comme je
saigne,
De t'avoir fait, tant de
tourments
La honte dans l'âme en moi
s'imprègne
Comme la lave des volcans.
Elle en parcourt mes fêlures,
Pour en signifier, mes
erreurs,
Elle me les jette à la
figure,
En révélant toutes mes
horreurs.
Des larmes s'écrivent sur mon
visage,
Ce sont toujours des mots
d'amour
Que le vent du sud dans ses
bagages,
Te les promène chaque jour...
J'ai le sang bleu du manque
d'aimer,
Dans mes artères, j'ai de
l'acide,
Il coule, bouillonne, il a
brûlé,
Toute la lumière de ses
splendides.
Tous les mots doux, tous nos
baisers.
Il a rayé de notre belle île
L'émeraude sertie d'or et
d'amour,
Qui nourrissait nos âmes
d’argile
Sur les songes de nos
toujours.
Un cyclone sur l'île de Marö,
A tout détruit de nos
soleils,
A poignardé ce qui est de
plus beau.
Notre belle histoire, ses
merveilles.
Voudront-ils s'allumer
encore ?
Il tient de toi, il tient de
moi
Il tient aussi des vents si
forts,
Qu’ils détruisent tout à nos
endroits.
J’ai l’esprit mat et noir de
blues
De la douleur en majuscule,
J’ai le regret, qui
m’éclabousse,
De sa souillure, de ridicule,
Au fond d’mes tripes, je sens
l’angoisse,
Celle qui me ronge, celle qui
me blesse,
Celle qui me déchire, me
fracasse
Contre ce sale mur qui
m’agresse…
Dans les immenses couloirs
obscurs,
Où le silence hurle ma
douleur,
J’entends le vide, siffler
torture,
J’entends le néant, porter
clameur.
La honte chiale son noir
venin.
Sur mon cœur aux rides
meurtries,
Sur mon âme, tremblante de
faim,
Faim d’amour pour toi, ma
mie.
Je te décrocherai les
étoiles.
Que je déposerai à tes pieds,
Pour qu’elles t’éclairent de
leurs pétales,
Ton doux visage, tes yeux
sacrés.
Tes émeraudes
resplendissantes,
Au vert de lumière, de
clarté,
A cette sublime transparence,
Qui éblouit toutes mes
pensées.
On partira sur notre radeau,
Sur la mer calme, rejoindre
notre île,
Cette île si belle, celle de
Marö,
Cher à nos rêves, rêves
fertiles.
Là où les graines qu’on a
semées,
Pourront alors s’épanouir,
Comme notre amour, nos doux
baisers,
Comme nos caresses, et nos
désirs.
Nos âmes s’enivreront de feu
Aux élixirs de nos envies
Nous viderons nos graals
précieux,
De leurs parfums d’alcool de
vie.
Puis, on s’envolera si haut,
Qu’on atteindra,
l’inaccessible,
Enchaînés l’un à l’autre, au
chaud,
De nos câlins invincibles.
Et notre amour sera si grand,
Que l’univers explosera
Alors, la face vers l’océan,
Nous chanterons à bout de
voix.
Toutes les ballades que
portent nos rêves,
Sur les sentiers de nos
étreintes,
Là où nos âmes blanches
s’élèvent,
Jusqu’à l’horizon des matins…
Paroles et musique :
Robert Nicollet.
Très beau, Robert Nicollet. Très profond. Mais... que de tourments, que de mélancolie...
RépondreSupprimerLe grand Goethe disait : "Ainsi qu'elle a pu être, la vie, elle était bonne !"
Autrement dit, accepter que tout fut ainsi, que les épreuves nous ont laissé des stigmates et que des cicatrices hurlent encore... ne serait-ce le grand début d'un apaisement certain ? D'un paix naissante et d'un sourire retrouvé ? Les lendemains ne peuvent-ils encore chanter ?
Il faut le vouloir. Il faut le tenter ! La Poésie - mais vous devez le savoir - a des vertus curatives et des baumes salvateurs...
Essayez ! Et faites-nous lire des rimes où la Joie (pas la profane, celle qui perdure et relève du sacré) don témoignent bien des Poètes et Ecrivains de tous bords... où la Joie, disais-je, nous invite à la Danse !
J'atteste.
La Force vous soit donnée !
Danièle De Bruin
Une étape douloureuse de la vie, embarque souvent les mots vers la mélancolie et les tourments... Merci de ce magnifique commentaire humaniste et chaleureux... ma route sera longue... si ma force de vie suffira... Merci encore, Danièle, passez une bonne journée, Robert.
SupprimerTres beau mais sentimentalement triste,il est formidable avec la tristesse de la rupture et melancolique en esperant pouvoir rattraper cet amour,bravo....
RépondreSupprimerRaymond, merci de votre commentaire... il y a toujours du soleil au-dessus des nuages... l'espérance se trouve dans la hauteur du regard sur la vie... Bonne soirée, amicalement, Robert.
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