mardi 25 mai 2021

Le sang bleu.






Le sang bleu.
Mes regrets éternels.


J’ai du sang bleu dans mes veines,
Il coule aux fissures de mon cœur,
Il en surgit des mots, des peines,
Comme un torrent fou fossoyeur.
Je pousse toujours comme la misère,
Sur le flanc escarpé du vent,
Là où l’espace n’apprécie guère,
Qu’on vienne lui prendre ses moments.
Il fait si froid, dans mon silence,
Souvent le soir, je m’y égare,
Tremblant, rêvant d’une présence
Que j’attends là, jusqu’à plus tard.
Les heures ont la figure de l'ombre,
Car le soleil les ignore,
Elles se noircissent, et deviennent sombres
Jusqu'à ce que le jour, les dévore.
Mon oreille guette, chaque murmure,
Chaque frisson, qui se poserait là
Sur mon épaule, sur mon armure,
Un grain d'amour, comme un éclat...
Une lueur grande comme un rêve,
Qui me sortirait de l'abysse,
Qui m'emmènerai, au bord de grève,
Pour m'emporter, loin d'mes supplices.
J'ai tout perdu de ma belle lune,
En regardant trop les étoiles,
J'en ai oublié, la fortune,
Que j'avais là, devant la toile.
Ce beau bijou, au cœur exquis,
Aussi fragile que le cristal,
Cette belle âme de poésie,
Semant ses vers, comme des pétales.
Ils viennent toujours tomber aux pieds,
D’mon drôle de cœur si mal, souvent,
Que je ne sais plus, le verbe aimer,
Alors que je l’aime passionnément.
O, mon amour, comme je saigne,
De t'avoir fait, tant de tourments
La honte dans l'âme en moi s'imprègne
Comme la lave des volcans.
Elle en parcourt mes fêlures,
Pour en signifier, mes erreurs,
Elle me les jette à la figure,
En révélant toutes mes horreurs.
Des larmes s'écrivent sur mon visage,
Ce sont toujours des mots d'amour
Que le vent du sud dans ses bagages,
Te les promène chaque jour...
J'ai le sang bleu du manque d'aimer,
Dans mes artères, j'ai de l'acide,
Il coule, bouillonne, il a brûlé,
Toute la lumière de ses splendides.
Tous les mots doux, tous nos baisers.
Il a rayé de notre belle île
L'émeraude sertie d'or et d'amour,
Qui nourrissait nos âmes d’argile
Sur les songes de nos toujours.
Un cyclone sur l'île de Marö,
A tout détruit de nos soleils,
A poignardé ce qui est de plus beau.
Notre belle histoire, ses merveilles.
Voudront-ils s'allumer encore ?
Il tient de toi, il tient de moi
Il tient aussi des vents si forts,
Qu’ils détruisent tout à nos endroits.
J’ai l’esprit mat et noir de blues
De la douleur en majuscule,
J’ai le regret, qui m’éclabousse,
De sa souillure, de ridicule,
Au fond d’mes tripes, je sens l’angoisse,
Celle qui me ronge, celle qui me blesse,
Celle qui me déchire, me fracasse
Contre ce sale mur qui m’agresse…
Dans les immenses couloirs obscurs,
Où le silence hurle ma douleur,
J’entends le vide, siffler torture,
J’entends le néant, porter clameur.
La honte chiale son noir venin.
Sur mon cœur aux rides meurtries,
Sur mon âme, tremblante de faim,
Faim d’amour pour toi, ma mie.
Je te décrocherai les étoiles.
Que je déposerai à tes pieds,
Pour qu’elles t’éclairent de leurs pétales,
Ton doux visage, tes yeux sacrés.
Tes émeraudes resplendissantes,
Au vert de lumière, de clarté,
A cette sublime transparence,
Qui éblouit toutes mes pensées.
On partira sur notre radeau,
Sur la mer calme, rejoindre notre île,
Cette île si belle, celle de Marö,
Cher à nos rêves, rêves fertiles.
Là où les graines qu’on a semées,
Pourront alors s’épanouir,
Comme notre amour, nos doux baisers,
Comme nos caresses, et nos désirs.
Nos âmes s’enivreront de feu
Aux élixirs de nos envies
Nous viderons nos graals précieux,
De leurs parfums d’alcool de vie.
Puis, on s’envolera si haut,
Qu’on atteindra, l’inaccessible,
Enchaînés l’un à l’autre, au chaud,
De nos câlins invincibles.
Et notre amour sera si grand,
Que l’univers explosera
Alors, la face vers l’océan,
Nous chanterons à bout de voix.
Toutes les ballades que portent nos rêves,
Sur les sentiers de nos étreintes,
Là où nos âmes blanches s’élèvent,
Jusqu’à l’horizon des matins…
 
Paroles et musique : Robert Nicollet.


4 commentaires:

  1. Très beau, Robert Nicollet. Très profond. Mais... que de tourments, que de mélancolie...
    Le grand Goethe disait : "Ainsi qu'elle a pu être, la vie, elle était bonne !"

    Autrement dit, accepter que tout fut ainsi, que les épreuves nous ont laissé des stigmates et que des cicatrices hurlent encore... ne serait-ce le grand début d'un apaisement certain ? D'un paix naissante et d'un sourire retrouvé ? Les lendemains ne peuvent-ils encore chanter ?

    Il faut le vouloir. Il faut le tenter ! La Poésie - mais vous devez le savoir - a des vertus curatives et des baumes salvateurs...

    Essayez ! Et faites-nous lire des rimes où la Joie (pas la profane, celle qui perdure et relève du sacré) don témoignent bien des Poètes et Ecrivains de tous bords... où la Joie, disais-je, nous invite à la Danse !

    J'atteste.

    La Force vous soit donnée !

    Danièle De Bruin

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    1. Une étape douloureuse de la vie, embarque souvent les mots vers la mélancolie et les tourments... Merci de ce magnifique commentaire humaniste et chaleureux... ma route sera longue... si ma force de vie suffira... Merci encore, Danièle, passez une bonne journée, Robert.

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  2. Tres beau mais sentimentalement triste,il est formidable avec la tristesse de la rupture et melancolique en esperant pouvoir rattraper cet amour,bravo....

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  3. Raymond, merci de votre commentaire... il y a toujours du soleil au-dessus des nuages... l'espérance se trouve dans la hauteur du regard sur la vie... Bonne soirée, amicalement, Robert.

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