jeudi 26 septembre 2019

La muse.







Derrière chez moi, rue d’la madeleine,
Il y avait le soir un piano bar,
Ils jouaient du jazz, toute la semaine,
On s’y r’trouvait là bas pour boire.
Des bières blondes, pour moi des brunes,
En écoutant swinguer la lune,
Enfin la nuit s’éclaire du jour,
Et l’on rentrait pour faire l’amour.

Derrière mes rêves, il y avait toi,
Tes lèvres, ton sourire, et ta joie,
Notre amour fou, n’a pas suffit,
Le temps s’est habillé de gris.
Derrière tes mots, il y avait toi,
Tes tendres murmures et puis ta voix,
Tes yeux aux couleurs des amandes,
Qu’on cueille le soir, s’en se faire prendre.

De fins pinceaux, au bout des mains,
Peignaient tes soupirs, tes chagrins,
Et sur cette toile abandonnée,
Tu posais nue, comme un baiser.
Tu posais là toute ta fraîcheur.
Tes cheveux longs sur tes rondeurs,
T’avais tout juste l’âge d’aimer,
Et tu posais pour un peu blé.

Les beaux arts, la faculté,
Une drôle de chambre pour étudier,
Pas un copeck, pour s’évader,
Et puis cette vie qui te fait chier,
J’t’écris ma muse, là où tu es,
T’es partie ailleurs comme un secret,
Il reste tes tubes et tes pinceaux,
Juste de quoi finir le tableau.


Paroles et musique : Robert Nicollet



mercredi 18 septembre 2019

Les gargouilleurs de l’abreuvoir.








Ils ont posté aux oubliettes
Les parchemins de notre histoire
Ils ont pillé nos arcs en ciel,
Gommer les couleurs de l’espoir.
Les mains sur leur calculateur,
A projeter des idées noires,
Ils ont l’ivresse des grands buveurs,
Des gargouilleurs de l’abreuvoir.
Des gargouilleurs de l’abreuvoir.

Et du haut de leur grande citadelle
Ils bouffonnent, souvent, ils jacassent,
Nos croque morts n’font pas dans la dentelle
Ils ont les doigts crochus des rapaces.
Ils ont retiré leur perruque
Qu’ils portaient il y a longtemps déjà,
Mais leurs manières, n’sont pas caduques
Il y a qu’à la noblesse qui fait les rois...
Il y a qu’à la noblesse qui fait les rois...

La tête haute, le cœur vaillant,
La cravate bleue, bien au milieu
Sur les estrades du  parlement,
Ils n’ont de cesse que de parler d’eux.
Sur les murs sombres de leur grand projet
Il n’y a qu’l’argent qui fasse la loi
Et quand les loups sont dans l’arène,
Le peuple se plie, sans autre choix.
Le peuple se plie, sans autre choix.

Peut être qu’un jour, sur les boulevards,
On chantera des requiems,
A une république de bavards,
Aveuglée par leurs théorèmes.
A trop tirer sur la ficelle,
La république devra montrer ses poings
Nos dirigeants n’auront plus la vie belle
C’est à cause d’eux, si elle est mal en point.
C’est à cause d’eux, si elle est mal en point.


A tous nos gargouilleurs pathétiques,
Qui s’gargarisent dans nos abreuvoirs
Et qui nous parlent de république,
Avec des mots en fil de rasoir.
Qu’ils sachent bien qu’un jour, je l’espère,
Ils auront des comptes à lui rendre,
Notre république n’est pas bananière,
Même si, des fois, on peut s’y méprendre.
Même si, des fois, on peut s’y méprendre.

Paroles et musique : Robert Nicollet.

vendredi 13 septembre 2019

L'enterrement d'un poème






Ce poème d’Amour tombant sur le sol,
Dans cet automne endeuillé où se vide nos alcools
Comme un torrent en furie, comme un ultime soupir,
Le visage de larmes, et la vie qui se déchire.
Il tremble, grelotte, il n’a plus rien à me dire,
Il est nu, dépouillé, sans une rime, il chavire,
Il tombe, se meurtrit, dans cette flaque il se noie,
Poème d’un autre monde, où les poètes étaient rois.

Mais, vivre.... mais vivre...ivre, ivre...d’Amour...

Cet amour abandonné, au coin d’une rue,
Lorsque l’un s’en va, quand l’autre n’est plus,
Ce terminus de jour, qui drague mes nuits,
Qui en font des cauchemars, et des rêves engloutis,
Aux abords de mon port, où survit ta mémoire,
Où les chaloupes clapotent, en crachant notre histoire,
Mon amour naufragé, sur récif en tempête,
Poésie enivrante, à l’impuissante quête.

Mais, vivre.... mais vivre...ivre, ivre...d’Amour...

Dans les crachoirs des temples, où la conscience rôde,
Où les têtes se baissent, comme des saules en maraude
Où la honte se grise, et noircit nos pâleurs,
Habillant nos souvenirs de mensonges charmeurs...
Et, j’entends pleurer, dans le hall des silences
Des cœurs blessés, des cris de résistance
Des heures enlacées de sinistres déchirures
Où les rêves se meurent dans des cachots obscurs.

Mais, vivre.... mais vivre...ivre, ivre...d’Amour...

Mon amour, endormie, sur ce poème en dérive,
Où les mots se battent contre des vers en folie,
Où ton nom résonne comme des coups de tonnerre,
Le soir, arrivant, je compte les éclairs,
Ils me montrent la nuit, comme un jour sans fin,
Ton corps amoureux blotti contre le mien,
Tu me parles tout bas, comme une caresse de mot
Et moi je t’écoute, je te rêve en sanglot.

Mais vivre.... mais vivre...ivre, ivre...d’Amour...

Paroles et musique: Robert Nicollet.



lundi 2 septembre 2019

Toutes mes lâchetés



Cette chanson, c'est une pensée pour toutes ces femmes qui ont souffert de violence conjugale ou autre, bien sûr...
A savoir qu'en moyenne chaque année :
"219000 femmes sont victimes dans notre pays de violences physiques ou sexuelles, infligées par leur compagnon de vie ou leur ex..."





Elle est partie,
Sans rien me dire,
Peut être que c’est mieux,
Pour tous les deux,
Ne plus crier, se déchirer
Vociférer,

Elle est partie,
Drôle de jeudi,
Sans même un mot,
Sur le bureau,
Il y a plus ses fringues,
Elle me rend dingue.
Elle s’est cassée...elle s’est cassée.

J’avais promis,
Que je changerais,
Ce n’est pas facile,
Ça demande du style,
De la manière,
De l’élégance...
Elle s’est tirée... Elle s’est tirée...

Elle aurait pu
Mais n’a pas voulu,
M’laisser une chance
Enfin, une autre chance,
Pour que j’essaye,
Pour que j’apprenne,
Non elle est partie... elle est partie...

Comme un vieux con
A la maison
Je bois mon vin,
Jusqu’au matin,
A décuver,
A dessaouler
A dégueuler, toutes mes lâchetés.
Toutes mes lâchetés.

J’ne voulais pas,
Elle m’a forcé,
S’est entêtée,
Elle m’a poussé,
A la frapper,
A coup de pieds,
A coup de poing,
A coup de couteau...

J’voulais pas j’voulais pas , non, j’voulais pas

Paroles et musique: Robert Nicollet