jeudi 24 novembre 2016

Les beaux parleurs









Ils sortent tous de l’Ena, des grandes écoles, aux facs de droit,
A peine sortis de leur amphi, leur diplôme comme passe droit.
Les voilà tous engagés, de grandes idées, de grands projets,
A rêver d’une belle carrière, de pouvoir dans les affaires.

En ronds de jambes et p’tites courbettes, ils achètent leur belles étiquettes
Une fois collée sur leurs affiches, leur nom en grand, leur turlurette
Ils se proclament candidat dans une commune qu’ils ne connaissent pas,
Leur ambition est très féconde, ils montent en grade, changent de monde.

On les retrouve à l’assemblée, au parlement européen,
Le derrière pose sur les bancs, à parloter que tout va bien,
Ils se sont coupés, du réel, à vouloir trop s’arranger
De privilèges et de salaires, qui n’sont pas toujours mérités.

Pendant ce temps-là dans le pays, le chômage a encore grandi
A part quelques effets de chiffres, quelques formules bien choisies
La misère s’est installée, il n’y a jamais eu tant de pauvreté,
Et, pendant ce temps là, ils parlent, ils parlent…

Si vous ne servez à pas grand-chose, à part les colonnes du « matin »,
A voyager sur toutes les chaînes et les radios à baratin
Vos beaux discours nous enfument, vos paroles partent en fumée,
Les valeurs républicaines, chaque jour sont en danger.

Ce soir, ici, j’ai pris ma plume, pour dire que tout c’qui nous uni
Est parti comme une feuille d’automne, au vent de la schizophrénie,
De droite, de gauche, de haut en bas, c’est bien vous qui faites les lois,
Vos promesses ne servent à rien, les beaux discours ne suffisent pas…


Paroles et musique : Robert Nicollet.

jeudi 17 novembre 2016

C'est l'automne.










Cette liberté aux ailes fantoches,
Au gré des vents écartelés,
Et cet automne où on décroche
De beaux discours endimanchés
Caressant le poil endormi,
Des doux rêveurs, des cœurs meurtris,
Des voyageurs de l’infini,
Des regards de la nostalgie.
C’est l’automne dans le cœur des hommes
C’est l’automne, et la vie s’endort
Mon amour, chantons la liberté,
La liberté de nous aimer

Quand le jaune et le rouge fusionnent
Sur les forêts de solitude
Quand le jour s’abandonne,
Aux douces gerçures des habitudes
Quand le soleil rase si près,
Que l’horizon saigne du jour,
S’allongeant sur les flots discrets,
D’une mer en mal d’amour.
C’est l’automne dans le cœur des hommes
C’est l’automne, et la vie s’endort
Mon amour, chantons la liberté,
La liberté de nous aimer

Le ciel déroule ses couvertures,
Brodées de laine et de soie d’or,
S’étirant sur nos aventures,
Caressant nos multiples ports,
Et quand la brume se fait poète
Que nos vers se croisent et s’emmêlent,
Je veux te dire combien je t’aime,
Te dire combien je t’aime ma belle.
C’est l’automne dans le cœur des hommes
C’est l’automne, et la vie s’endort
Mon amour, chantons la liberté,
La liberté de nous aimer

Dans l’âtre de la cheminée,
De douces flammes dansent le tango
Majestueuses de volupté
Posant leur chaleur sur ta peau,
Tu me réveilles tous nos étés,
Tous nos moments de folles joies,
Et si l’automne est installé,
L’été sera toujours pour toi
C’est l’automne dans le cœur des hommes
C’est l’automne, et la vie s’endort
Mon amour, chantons la liberté,
La liberté de nous aimer
C’est l’automne dans le cœur des hommes
C’est l’automne, et la vie s’endort
Mon amour, chantons la liberté,
La liberté de nous aimer


Paroles et musique : Robert Nicollet.

mercredi 9 novembre 2016

Le mal venu


S’il me restait un peu de temps
Pour accompagner mes rêves,
Je te dirais tout simplement,
L’histoire que j’ai au bout des lèvres…
Ce matin les oiseaux ont chanté,
Des chants qu’on dit de liberté,
Mais les prisons sont saturées,
Et la justice est débordée…
S’il me restait un peu de temps
Je te dirais mes sentiments

Dans les écoles, ont apprend bien
Y’a des instits qui prennent bien soin
De nous donner les plus belles chances,
De pouvoir étudier en France…
J’ai mon diplôme, j’ai bien bossé,
Pour travailler, j’ai bien cherché
Mais les patrons sont fatigués,
Et, nos usines sont désertées.
S’il me restait un peu de temps
Je te dirais mes sentiments

J’ai appris à me débrouiller,
Faut dire qu’ici, dans le quartier,
Il y a de quoi s’arranger,
Avec les marchandises volées…
Un jour ou l’autre, on s’fait choper,
On s’rtrouve condamné,
On s’en prend pour prés d’six mois,
Mais, heureusement, on ne les fait pas.
S’il me restait un peu de temps,
Je te dirais mes sentiments.

Alors, j’me suis engagé,
Pour défendre les intérêts,
D’un uniforme et d’une armée,
Voilà qui va me faire voyager
Soudain un bruit sourd et plus rien,
On m’a r’trouvé, au p’tit matin,,
Une balle dans l’épaule droite
Une autre logée dans l’omoplate.
S’il me restait un peu de temps
Je te dirais mes sentiments

Me v’là de retour au pays,
Dans mon village, le cœur meurtri,
Là où j’avais souvent rêver,
D’amour, de justice et de paix.
Mais il est bien trop tard pour moi,
Mes rêves s’habillent de RSA,
S’il me restait un peu de temps
Je te dirais mes sentiments
Mais, le temps ne suffit plus,
Je resterai le malvenu…

Paroles et musique : Robert Nicollet.



samedi 5 novembre 2016

La Bastille




Chanson extraite de l'album "Ces Dames d'Ailleurs" nouvellement arrangée.








Pédro, 25 ans,le teint basané... une barbe de trois jours... les cheveux longs, bouclés, noirs comme des corbeaux... les yeux bleus comme les topazes du Brésil... clairs, transparents comme la vérité...
Pédro fumait de gros cigares... de ces cigares que l'on fume dans les tavernes mexicaines... en sirotant un vin épais, rouge comme le sang, dans des timbales en terre cuite... une fille sur les genoux, à compter les étoiles, les soirs sans lune...
Et, Pédro, un 14 Juillet à deux heures du matin, était place de la Bastille... il remontait lentement les escaliers du métro, et regardait deux amants s'embrasser tendrement, au pied d'un lampadaire à demi éteint, à côté d'une cabine téléphonique...
Tout autour de lui tout le monde dansait, tout le monde chantait... on fêtait je ne sais plus quelle République... Mais pour Pédro, venu du Mexique... la République...
Non, Pédro regardait ces deux amants s'embrasser tendrement... souviens-toi, Pédro, souviens-toi, tard dans la nuit, tu les enviais...


Sous les lampions de la Bastille,
Et les dentelles des grandes dames,
Tu fais ton soleil de Castille,
Dans les jupons du macadam.
Les yeux candidats à l’erreur,
Ce trottoir du talon aiguille,
Ce regard qui t’invite pour une heure,
Et toi, qui a envie d’une fille...
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,
Tard, dans la nuit, ils s’embrassaient.
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,
Leur belle histoire, tu leur enviais.

Souviens-toi, ce vieux lampadaire,
Ce soleil noir qui  monte au ciel,
Et ces étoiles de diamantaire,
Qui crèvent la nuit jusqu’au réveil.
Souviens-toi, ce trottoir noyé,
Ces flots livides d’amertume
Ces flaques d’Amour à tout vider,
Qui clapotent sur le bitume.
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,
Tard, dans la nuit, ils s’embrassaient.
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,
Leur belle histoire, tu leur enviais.

Souviens-toi, leurs baisers s’envolent
Sur leurs corps nus encore amants.
Leurs flammes en sursis qui s’affolent
Sur les brindilles du firmament.
Ils consumment du bout de leurs lèvres,
Les fous instincts toujours offerts,
Au souffle haletant de leur fièvre,
A leurs envies si passagères...
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,
Tard, dans la nuit, ils s’embrassaient.
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,

Leur belle histoire, tu leur enviais.

Paroles et musique: Robert Nicollet.