lundi 6 juillet 2020

La dame du bistrot




Tôt le matin, dans ce bistrot,
Elle boit ses verres, juste un peu trop
A boire des coups, jusqu’à plus de sou
A boire l’oubli, jusqu’au dégoût.
Chaque verre, c’est une histoire,
Une romance, goût du hasard,
Une ritournelle en croissant d’lune,
Une aventure dans l’infortune.
Elle parle, des mots, comme des poèmes,
Des drôles de phrase, en quarantaine,
Des vers en plume d’hirondelle,
Qui jailliraient d’un arc en ciel.
J’aime écouter le cœur des gens
Ça m’fait du bien, quand j’les entends.

Elle ouvre son drôle de porte-monnaie,
Une p’tite photo, dans un carnet,
Qu’elle garde secret comme un bijou,
Qu’elle aimerait mettre autour du cou.
Un collier en forme d’éternelle,
Qui f’rait l’amour en violoncelle.
Bercée par la douce rondeur
Des harmonies vibrantes du cœur.
Puis, oublier le temps présent
Celui qui n’a plus d’importance,
Celui qui nous fait perdre d’avance,
Le peu de rêves, et d’innocence.
J’aime écouter le cœur des gens
Ça m’fait du bien, quand j’les entends.



Bonjour, madame dans tes poèmes,
J’entends la brise de tes « je t’aime »,
J’entends aussi cette petite voix,
Celle de tes larmes d’autrefois.
Alors t’es plus celle du bistrot
Celle qu’on montre avec ces poivrots,
T’as un p’tit cœur gros comme la lune,
Et qui se cache derrière la brume…
J’aime écouter le cœur des gens
Ça m’fait du bien, quand j’les entends.


Paroles et musique : Robert Nicollet.