lundi 10 juillet 2023

Ballade pour Aline - Répétition - Séquence 3

 



Elle chantait des poèmes

Sur les trottoirs mouillés,
Elle écrivait des « je t’aime »
Sur les portes du lycée,
Et sur son jeans délavé,
Il y avait toutes ses idées,
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline.
Elle s’était mise en marche,
Pour la paix au Vietnam,
Pour les bonzes qui cramaient,
Là-bas sur le macadam,
Contre les « B-52 »,
Et tous ces militaireux,
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline.
Elle piquait Charlie hebdo,
Dans les kiosques à journaux,
Il y avait des dessins de Reiser,
Plein ses étagères,
Quand elle ouvrait le Figaro,
C’était pour la chasse d’eau.
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline.


Une fois le bac dans le sac,
Elle partit à la Fac,
Ses cours d’économie,
Lui bouffaient toute sa vie,
Puis à minuit et demie,
Elle me rejoignait au lit,
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline.
  
Elle travaille aux finances,
Service des contredanses
Elle commence à huit heures,
Rentre chez elle à cinq heures,
Puis elle allume la télé,
Et elle va se coucher
C’est ce qu’on t’a enseigné
A l’université.

Mais où est ma copine,
Des « Martin Luther King »,
Des combats passionnés,
Où sont tes grandes idées?
Excuses moi quand même,
Si je t’ai fait de la peine,
A manier les souvenirs,
On se rend compte du pire.

Mais, tu chantais des poèmes
Sur les trottoirs mouillés,
Tu écrivais des « je t’aime »
Sur les portes du lycée,
Et sur ton jeans délavé,
Il y avait toutes tes idées,
Tu restes une grande copine,
Toi que j’appelle Aline.

Paroles et musique: Robert Nicollet.

samedi 8 juillet 2023

Ballade du trottoir et L'hôtel du vieux port.

 


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LA BALLADE DU TROTTOIR
Assise sur le trottoir,
Le trottoir de la rue.
Une rue sans histoire,
Une histoire sans issue.
Le regard dans le vide,
Plein de vide d’Amour.
Amour aux mille rides,
Mille rides de chaque jour.
La main vers l’autre tendue,
Tendue parce qu’elle a faim.
Faim et froid dans la rue,
La rue, sa rue sans fin.
Peut-être, serais-je l’autre,
Cet autre qui la regarde,
Peut-être qu’un jour ou l’autre.
Sans que j’y prenne garde.
Je serais dans l’histoire,
Assis sur le trottoir,
Ce trottoir de la rue,
Cette rue, sans issue.
Alors j’irais cueillir
Des roses d’espérance,
Pour pouvoir en offrir,
Aux femmes dans la souffrance.
 


L’HÔTEL DU VIEUX PORT
A l’hôtel du vieux port, les larmes de la mer,
Caressent d’écume ton corps, de vagues souvent amères.
J’entends le soir les cris, des marins qui enterrent,
Leur chaloupe de l’oubli, sur leurs pêches éphémères.
Ils vident leurs pichets, comme tu vides tes amants,
Ceux que tu as aimés, l’histoire d’un instant.
Dans les draps de ton lit, ils se brûlent trop souvent
A l’ombre de tes nuits, les marins sont enfants,
Et tu danses autour d’eux, tu leur fais tourner la tête,
Ils plongent dans tes yeux, conquérir ta planète.
A l’hôtel du vieux port, les Marins font la fête.
A l’hôtel du vieux port, les nuits sont jours de fête.
Ton cuir noir qui se frimousse, ta jupe à raz de marée,
A noyer tous les mousses, et leurs cœurs embrumés.
Ils t’accostent sur le quai au soleil découchant,
Font l’amour pour gommer leurs tempêtes de l’instant.
Enfin, ta porte s’ouvre, les accueille aux enfers,
Leurs bateaux qui s’engouffrent, naufragés volontaires.
Près du port, dans ton lit, la vie est enivrante,
Près du port, dans la nuit, les marins boivent et chantent.
Et tu danses autour d’eux, tu leur fais tourner la tête,
Ils plongent dans tes yeux, conquérir ta planète.
A l’hôtel du vieux port, les marins font la fête.
A l’hôtel du vieux port, les nuits sont jours de fête.
Ils lèvent un dernier verre, avant de repartir,
L’allure toujours plus fière, regagner leur navire.
Dans ta chambre en silence, tu pleures trop souvent
Dans le froid et l’absence, des compagnons d’un temps.
Le bateau est parti, et les marins aussi,
Ton cœur s’est endormi, y’a plus d’homme sur ton île,
Alors tu ouvres la fenêtre, et tu regardes au loin,
Ce bateau du peut-être, pour un meilleur demain.
Tu rêves... que tu danses autour d’eux,
Tu leur fais tourner la tête,
Ils plongent dans tes yeux, conquérir ta planète.
A l’hôtel du vieux port, les marins font la fête.
A l’hôtel du vieux port, les nuits sont jours de fête.
Et tu rêves...
 

Paroles et musique: Robert Nicollet.


jeudi 6 juillet 2023

Première séquence: "Autoportrait" et "J'ai mal".

 



AUTOPORTRAIT

Je suis en plein soleil, un minuscule point noir,
De l’acné en sommeil sur visage de l’espoir.
Je suis un tout petit, un minable sans pareil.

Un poème sali sur les plages du réveil.

Je suis un truc en bas de page, en italique et en fine lettre.

Des propos mis en cage, certitude du peut-être.
Une pensée en quatre mots, des mots plein de promesses,
Des promesses de bistrot, un verre, et v’là l’ivresse.
Je suis au clair de lune, un pierrot, un rêveur,
Une histoire sans rancune, et le jour qui s’fout d’l’heure.
Une grande gueule ouverte aux tyrans du pouvoir,
Aux fanas de la pirouette, qui se la joue du tiroir.
Je suis un beau parleur, une lanterne au lavoir, 
Un vent fou persifleur, qui se faufile dans le noir.
J’affiche tard dans la nuit, des idées sur papier;
Je colle sans répit, sur les murs des cités,
Des mots qui fâchent la conscience des bourgeois ;
Ils ont peur, ils se cachent, leur armure c’est la loi !
La loi ? Celle qui fricote, le bizness du trottoir,
Qui vous met les menottes, pour trois gouttes d’espoir.
J’ai mal, j’ai mal d’amour.

J'AI MAL.

J’ai mal du bout des lèvres, des “ je t’aime ” contenus
Des mots cachés, des fièvres, des crépuscules déçus.
J’ai le mal du soir, des caresses attendues
Des vides et des espoirs et des sentiers perdus.
J’ai mal, les matins blêmes, les nuits enguirlandées
Mes douceurs suprêmes sans tes rondeurs sucrées.
J’ai mal, cet immense cœur qui se met entre parenthèses
Ces guillemets en pleurs aux accents de grosse caisse.
J’ai mal de n’avoir plus ton corps à caresser
Ta peau lisse et tendue et mes doigts prisonniers.
Tes lèvres ne me touchent plus, les miennes perdent la mémoire
Des mots d’amour à nu, faux déliés de l’espoir.
J’ai mal, j’ai mal d’Amour.
J’ai mal des faux bonjours, des sourires automates
Des clins d’œil sans discours, des brillants que tu mates
J’ai mal à l’amitié, trop d’emplâtres à mensonges
De tendresses agressées, aux angoisses qui me rongent.
Et mes longues nuits s’enivrent à rêver des étoiles,
Jusqu’à ce que je chavire accroché à ta voile.
J’ai mal dans mon violon, ces belles paroles noyées
Ces bassines à chansons, ces égouttoirs bridés.
J’ai mal, au fond du gouffre, mon horizon d’ennuis,
Où l’infini s’engouffre, et je me couche sur lui.
Il a construit des murs, a engraissé ma honte,
Déchirante déchirure, et le soir, me la conte.
J’ai mal, j’ai mal d’Amour.
J’ai mal du bout des lèvres, des doux baisers perdus,
Abandonnant mes rêves comme un enfant déçu.
Accroches-moi dans le ciel sur ce nuage faubourg
J’irai jusqu’au soleil pour t’offrir mes toujours.
Si mes boulets sont lourds et mes chaînes bien trop courtes
Entends mes mots d’amour, entends-les donc, ils doutent.
J’ai mal, j’ai mal d’Amour.