samedi 27 mai 2017

Les oubliés des tours en public






La tête dans son manteau, le col noir relevé
Errant incognito, dans les rues de sa cité.
Il s’isole, il se cache, le cœur comme une béquille
La main comme une hache, à bâtir son exil.
Il tague sa souffrance, au mur de ses problèmes
Crie son indifférence, pour évacuer sa haine
Et, si l’on dit parfois, qu’il n’est que peu de chose,
C’est au bout d’ses dix doigts, qu’il met nos vers en prose.
Je crie aux cœurs des gens, aux parents, aux passants,
Je crie pour ses enfants, je crie pour qu’on n’entende
Ses oubliés de l’amour, ses condamnés des tours
Qui comptent chaque jour, mais qui comptent à rebours,
Et qui comptent à rebours.

Il sommeille en plein jour, mais se réveille la nuit
Ses rêves sont des velours, où s’allonge son ennui.
Il drape son plumard, de couvertures miteuses,
S’inventant un hasard, à jouir de ses berceuses.
Il est seul, en péril, dans ce monde qui l’entoure,
Dans cet amas stérile, de tours et de contours
La tête à chavirer, réfugié Don Quichotte,
Dans cette immensité, où son amour grelotte.
Je crie aux cœurs des gens, aux parents, aux passants,
Je crie pour ses enfants, je crie pour qu’on n’entende
Ses oubliés de l’amour, ses condamnés des tours
Qui comptent chaque jour, mais qui comptent à rebours,
Et qui comptent à rebours.

On peut le voir partout, son corps tout en lambeaux
Dans des cités-faubourg, aux airs de ghettos,
On peut le voir aussi, ses bras comme la misère
Au fond de ses soucis, à ne plus savoir que faire
Si un jour vous croisez, son regard de l’ailleurs,
Ses yeux à ne plus chialer, tant ils ont eu de pleurs,
Si vous reconnaissez, cet arraché du cœur
Offrez lui un sourire, un p’tit bout d’votre bonheur.
Je crie aux coeurs des gens, aux parents, aux passants,
Je crie pour ses enfants, je crie pour qu’on n’entende
Ses oubliés de l’amour, ses condamnés des tours
Qui comptent chaque jour, mais qui comptent à rebours,
Et qui comptent à rebours.


Paroles et musique: Robert Nicollet.




jeudi 11 mai 2017

La chanson de rue







J’ai perdu des amis, poètes et musiciens
Des gens qui dans la vie, savaient tendre la main,
Des sourires malicieux, qui ne doutaient de rien.
A l’esprit si modeste, se foutaient des lendemains.
Leur belle âme rebelle, leurs guitares comme un poing,
Ils chantaient dans la rue, pour une bouchée de pain.
J’ai le coeur dans les étoiles, tu sais,
En entendant leurs voix, chantées, chantées, chantées.

Certains ont disparu, d’autres ont changé de voie,
Cherchant un idéal, un amour je ne sais quoi,
Où sont-ils tous partis, ces copains, ces amis.
Où sont ces grands moments, où la vie c’n’était pas rien…
On prenait du bon temps, sur nos années de chien
On refaisait le monde, même si ça ne changeait rien
J’ai le coeur dans les étoiles, tu sais,
En entendant leurs voix, chantées, chantées, chantées.

Quand le soir se couchait, on rentrait sans fortune,
Dans la brume du matin, recherchant une lune,
Cet amour qui nous tient, quand la vie est trop brune.
Cette dame aux croisés des chemins du hasard
Qui deviennent des chansons, des poèmes du trop tard,
Aux murmures des « je t’aime », aux froideurs du départ.
J’ai le coeur dans les étoiles, tu sais,
En entendant leurs voix, chantées, chantées, chantées.

Puis, le temps est passé, les années envolées,
On se retrouve seul, un silence s’est posé
Au bord des souvenirs, sur nos rêves emportés.
Ils ne chantent plus pour vous, la rue n’les accueille plus,
Dans le coeur des centres villes, les trottoirs se sont tus,
Interdits de chansonniers, leurs chansons censurées,
J’ai le coeur dans les étoiles, tu sais,
En entendant leurs voix, chantées, chantées, chantées.



Chantes, Chantes, c’est ta liberté, ta liberté …

Paroles et musique: Robert Nicollet