vendredi 30 janvier 2015

Reste près de moi



La terreur est l'arme de l'impuissance...






Reste près de moi


Ils portent leurs mensonges, vernis de mots acides
Des mots à censurer la liberté de l’âme
Des mots qui tuent l’amour d’orgasmes insipides
Des sentiments plaqués aux façades infâmes.
Ils collent de leur verbe, des étiquettes sans vie,
Des trucs que l’on ramasse dans les ruelles obscures,
Qui vous crache à la gueule, en plein froid, dans la nuit,
Quand la pluie ruisselle sur de cristal blessures.

Dans leurs lits de draps noirs, messagers du pire
Ils s’inventent des rêves, pour cacher leur cauchemar,
Et sur la grève, le soir, la mer se retire,
Laissant la solitude errer sur le trop tard.
Au loin, passent des mouettes aux ailes argentées,
Qui cueillent des soupirs aux regards de lune,
Et, les vagues me ramènent cette question hantée
Où est l’amour, mon Dieu, dans cette immense brume.

Les nuages gonflés du néant du déni,
Des souvenirs glacés, d’éclairs obscurcis,
Déversent leur haine profonde sur nos âmes en sursis
Ô toi mon bel amour, qu’a-t-on fait de nos vies ?
Et la nuit se cavale, dans des cieux noirs aveugles,
Où l’on fête l’illusion de savoir plus qu’on ne dit,
Et l’on croit ses discours, ces mensonges que beuglent,
Ces infiniment faibles, ces infiniment petits.

Cette mer amarrée aux coques des navires,
Cette terre atterrée enterrant son empire,
Où est l’amour, mon Dieu, aux frontières du pire,
On trouble l’innocence, en jouant aux martyrs.
Et filent les étoiles, de toiles magiciennes,
Éclairant l’univers, ta poésie limpide,
Et leurs rythmes balancent leur fougue dans l’arène,
La mise à mort est proche, peut être ce Samedi.

Ils annoncent la tempête, les marins rentrent au port,
Leur pêche est incertaine, et le danger trop fort,
Viens,  reste près de moi, tes lèvres proches des miennes,
Dans l’ivresse du matin, tes caresses sur les miennes.
Ils ont tout essayé, du mensonge à la haine,
De leur esprit crochu aux griffes des vautours,
Ils ont tout essayé, mais leur guerre fût vaine,
La résistance est maître, aux sourires de l’Amour.

Il est des mondes charmants, où la parole s’éclaire,
Où l’âme et sa mémoire, ne sont que douce lumière
Cracher encore paroles, votre langage amer,
Mais le vent de la mer saura les faire taire.
Ils annoncent la tempête, les marins rentrent au port,
Leur pêche est incertaine, et le danger trop fort,
Viens,  reste près de moi, tes lèvres sur les miennes,
Jusqu’au petit matin, reste ma douce sirène.

Paroles et musique: Robert Nicollet




mardi 20 janvier 2015

Ballade pour Aline




Extrait de l'album 
" LES BRISEURS DE RÊVES".

"Ballade pour Aline" a remporté le premier prix de la classe "auteur compositeur interprète" aux 
Rencontres de la Chanson 1997.





Ballade pour Aline


Elle chantait des poèmes
Sur les trottoirs mouillés,
Elle écrivait des « je t’aime »
Sur les portes du lycée,
Et sur son jeans délavé,
Il y avait toutes ses idées,
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline.

Elle s’était mise en marche,
Pour la paix au vietnam,
Pour les bonzes qui cramaient,
Là-bas sur le macadam,
Contre les « B-52 »,
Et tous ces militaireux,
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline.

Elle piquait Charlie hebdo,
Dans les kiosques à journaux,
Il y avait des dessins de Reiser,
Plein ses étagères,
Quand elle ouvrait le Figaro,
C’était pour la chasse d’eau.
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline.

Une fois le bac dans le sac,
Elle partit à la Fac,
Ses cours d’économie,
Lui bouffaient toute sa vie,
Puis à minuit et demie,
Elle me rejoignait au lit,
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline.
  
Elle travaille aux finances,
Service des contredanses
Elle commence à huit heures,
Rentre chez elle à cinq heures,
Puis elle allume la télé,
Et elle va se coucher
C’est ce qu’on t’a enseigné
A l’université.

Mais où est ma copine,
Des « Martin Luther King »,
Des combats passionnés,
Où sont tes grandes idées?
Excuse moi quand même,
Si je t’ai fait de la peine,
A manier les souvenirs,
On se rend compte du pire.

Mais, tu chantais des poèmes
Sur les trottoirs mouillés,
Tu écrivais des « je t’aime »
Sur les portes du lycée,
Et sur ton jeans délavé,
Il y avait toutes tes idées,
Tu restes une grande copine,
Toi que j’appelle Aline.


Paroles et musique: Robert Nicollet.

samedi 3 janvier 2015

Madame Christelle.



Le monologue du Mendiant


Introduction


Au XVI ième siècle, en principauté d’Avignon, un troubadour nommé José est recherché par les soldats du Pape pour incitation à la rébellion. Il est arrêté, puis mis aux fers dans la prison du palais des papes, en attendant son exécution.
Là, il découvre son compagnon de cellule, Eliope, alchimiste, condamné pour sorcellerie. Un matin, en entendant les pas du geôlier et des bourreaux, il décide de lui sauver la vie. Il récite une formule expérimentale permettant de voyager dans le temps…
Sous une tempête diabolique accompagnée d’insoutenables claquements de tonnerre et d’une déferlante d’éclairs, José disparaît, transporté dans la spirale du temps.
Après un long périple, découvrant un univers encore inconnu, José arrive au XXI ième siècle dans une rue du vieux port de Marseille.
C’est l’automne, des feuilles de platane jonchent le parterre…




Extrait du "Monologue du Mendiant"



 LA RUE - Acte III - scène 2 .


José a trouvé du travail ; il fait ce qu’il sait bien faire, chanter. Il se produit chez « Madame Christelle » un bar de nuit. Cela permet, à Elinda et lui, de manger à leur faim… Elle, elle ne vend plus son corps ; la voici rentrant dans ce bar pour rejoindre José , il est une heure du matin, et la salle est encore pleine. José sous le charme de sa belle, saisit le verre de vin qu’il avait à portée de lui et dit: « Eh, je lève mon verre aux «Christelle» des faubourgs, une nuit, une bouteille, un voyage et l’amour !… »









MADAME CHRISTELLE

C’était au bar de mon quartier,
Que la bouteille la caressait.
Une clop au bec, son mec barré,
Un verre dans l’autre elle s’enivrait.
C’était au bar, un beau matin
Entre un bonjour, et beaucoup de vin
Madame Christelle me tendait la main,
Du fond de mon verre, je buvais ses seins.
C’était au bar, comme un bordel,
Comme un polar en jarretelles,
Une blague à vin, mais combien belle,
La poitrine de Madame Christelle.

Ronde comme une boule de billard
Saoul comme un ivrogne de marin
Çà tanguait fort jusqu’au grand large
Y’avait de la houle, y’avait du chien.
J’voulais la boire jusqu’au matin.
Nos gueules à gober les étoiles,
De la grande ours aux cuves à vin
A s’en noyer les amygdales.
C’était au bar, comme un bordel,
Comme un polar en jarretelles,
Une blague à vin, mais combien belle,
La poitrine de Madame Christelle.

Nos coudes accrochés au comptoir 

A se raconter nos comédies
A s’embarquer pour un nulle part
Une chambre en haut, dans un grand lit.
Les mains à effleurer nos sens,
La gorge sèche comme un désert.
Et sa poitrine qui se balance
Deux belles cerises sur mon dessert.
C’était au bar, comme un bordel,
Comme un polar en jarretelles,
Une blague à vin, mais combien belle
La poitrine de Madame Christelle

Paroles et musique: Robert Nicollet


tA suivre...