vendredi 7 novembre 2014

Rêve d'un soir.





Elinda allongée sur le sable doré d'une plage de Cassis se lève pour prendre un bain de mer; José non loin de là, sur la terrasse du café la bade, et se met à rêver...








RÊVE D'UN SOIR



Allongée sur le sable, au creux chaud d’une dune,
Comme un sirop d’érable, dans un verre de fortune
Les yeux à demi clos, enfantée du soleil,
Toute seule, près de l’eau, elle flotte sur du miel.
Elle ouvre un peu la bouche, mais ne veut rien me dire,
Un silence qui se couche, sur des mots à venir.
Le regard fort perdu au fond d’un long soupir,
Elle s’étire presque nue, sucrée comme le désir.
Le bas-ventre escarpé, d’un triangle isocèle,
Une peau ombragée, gardée par une ficelle.

Quelques grains de silice se grisant en plein air,
Admirent ses abysses, ombrées d’ambre solaire.
Sous un gramme de tissu, les arcanes du plaisir,
Voluptés dévêtues, s’ouvrant comme un sourire.
Les perles de cristal sur sa peau se découvrent
Une sueur animale, une chaleur qui s’entrouvre.
Elle est là, comme un point, entre deux longues phrases,
Une histoire, un refrain, et le temps qui s’efface.
Puis la lumière vacille, renfermant mes chimères
Illusions si fragiles, aujourd’hui… est hier.
Je me dis :  « à plus tard »…, sans vouloir revenir…
Ce rêve était d’un soir, où l’amour…ne sait plus dire…


Le Monologue du Mendiant est un conte musical où deux jeunes démunis, Elinda et José, se rencontrent un soir de novembre, sur un banc, en face de l'hôtel du vieux port, à Marseille... Ils apprennent à se connaître, et construisent ensemble une nouvelle vie...













dimanche 2 novembre 2014

Souvenirs de Boutae


Boutae est l'ancien nom de la ville d'Annecy, réputée pour son lac et sa douceur de vivre. "Souvenirs de Boutae" 
est un conte musical métaphorique où l'auteur revient à sa première jeunesse pour y retrouver ses certitudes et ses choix de vie...





Vous pouvez lire les textes sur l'écran en même temps que s'affichent les images.
les compositions musicales vous accompagnent dans cet univers de la métaphore...
Bonne découverte...


Souvenirs de Boutae



I - Les mots ne parlent plus…

Les mots ne parlent plus
Leurs voyelles se sont couchées
Sur nos draps de satin blanc,
Ils dorment…
Les mots ne parlent plus,
Leur peine fût trop grande,
Trop de syllabes déchirées, trop d’amour nié,
Ils pleurent.
Les mots ne parlent plus,
Ils naissent la bouche bée,
Comme un  fœtus sans fin,
Ils souffrent…
Les mots ne parlent plus,
Les voyous les ont tués,
Nos hymnes d’Amour n’ont pas suffit.
Et les mots se sont tus.
Les mots ne parlent plus,
Ils sont d’un autre temps,
Là où le fragile était tendresse,
Et la force, caresses.
Alors, je me souviens, les mots parlaient encore.
Les mots parlaient encore…

II - Lever de soleil sur le lac

Goutte d’eau hébergée des montagnes enneigées,
Femme nue allongée dans un lit de vallée
Et les vagues caressent ton nombril étoilé.
Douces larmes du soleil au matin consolées.
Brume grise insoumise où l’aurore te fait naître,
Humide surprise aux rayons du peut être.
Tu te vagues en silence, dans la nuit comateuse,
Et ton corps se balance, de ses formes harmonieuses.
Tu valses, tu valses, et les oiseaux te rêvent,
Et les mouettes s’envolent, aux lueurs du midi.
Les cygnes en grand seigneur, présentent leur ballet,
L’île est restée fidèle, présente à tout jamais.
Ô lac de ma jeunesse, ô tendres souvenirs,
Quelle infinie tendresse, que de te voir sourire.
Et tes yeux verts amande scintillent de mille joies,
Tu as enfanté du jour, une nouvelle fois.
Tu les entends renaître, quand la clarté se lève,
Ils chantent comme tu danses, ô sublime réveil
Ils chantent comme tu penses, lumières éternelles.
Les étoiles endormies, dans les reflets de l’eau.
Le ciel, infiniment bleu, s’est posé sur ton dos,
Il te drague en silence, sa bouche toujours plus près.
 Le jour s’est réveillé, il crie toute sa clarté.
Tes lèvres sur les siennes, mouillées de douces nuées,
Te font tourner la tête, ô subtile volupté.
Les montagnes se dressent, elles renaissent à la nuit,
Et les mouettes s’envolent, aux lueurs du midi.
Les cygnes en grand seigneur, présentent leur ballet,
L’île est restée fidèle, présente à tout jamais.
Ô lac de ma jeunesse, ô tendres souvenirs,

III - Jour de clarté (premier épisode)

Le soleil sur le dos, les montagnes ciselées
Entourent tes rivages, de caresses enflammées,
Et la brise du matin, souffle discrètement,
Sur tes douces fraîcheurs, posées innocemment.
Des vagues libertines, frôlent ton doux rivage
Et dessinent tes envies, aux desseins pas très sages.
La chaleur se fait belle, et la journée brûlante,
La bleuté divine du ciel, enivrante.
 Le cœur des amants, d’un baiser en maraude,
S’isole secrètement sur ton lit d’émeraude,
Et les algues câlinent, le ventre de l’amour,
En dansant à jamais, comme pour te dire toujours.
Tout le monde vit dans l’ivresse, de tes folles envolées,
Ô lac éperdu ! Ô superbe volupté,
Oublies-donc le temps, la vie chante à plaisir,
Et les mouettes te répondent en criant leurs désirs.
Faudra-t-il s’envoler jusqu’au fond de ton eau
Ou se laisser planer, au fil de tes ruisseaux,
Eternel souvenir, d’un enfant isolé,
Aux larmes déferlantes sur ces années passées.
Passées comme se passe, un film que l’on regarde,
Comme si à jamais on en avait eu la garde.
Un vent de liberté enfin sur moi surgit,
Il berce-là mon âme, et ma musique aussi.

IV - Jour de clarté (second épisode)

Les cygnes ouvrent leurs ailes, symbole vers l’avenir,
Elles nous guident au futur, il est temps de partir ;
Et leur blancheur enneige, en cette belle journée,
La superbe couleur de ton immensité.
Un bel oiseau s’envole, symbole de l’éphémère,
L’horizon l’accompagne de toute sa lumière
Il taquine la légère brise, de caresses exquises
Et s’enfuit dans l’espace, pour n’en faire qu’à sa guise.
 Libre, il vit, libre, il s’en va, libre il reviendra,
Sans barrière, sans limite, seul il fait sa loi.
Son cœur lui guide le chemin du bonheur,
Il sait qu’il doit partir, il sait que c’est son heure.
Dieu que le temps est passé, depuis que je suis parti
Souvenirs amarrés, à l’encre de mes écrits.
La mémoire est plus forte que la révolte de l’instant.
Y-a-t-il des regrets à parcourir le temps ?
Il n’est de peine sauvée aux amours de convenance,
Il n’est d’amour vrai, que dans la délivrance.
Libre comme ce bel oiseau avide de voyage
Comme la brise d’hiver, aux matins des rivages.
Je connais des merveilles,  prisonnières naufragées,
Qui ont toutes succombées aux chaînes des condamnés,
Elles ont planté leur âme, et leurs regrets ici
Au bord de toi mon lac, au bord de l’infini.
Il faut savoir un jour, balancer les amarres

V - Renaissance

On partira dans notre belle île
Et, on r’fera toute notre histoire
Dans l’océan de tes Antilles
Je vois toujours l’espoir.
Puis, je caresserais ton corps,
Aux doux croissants de lune,
Ô toi ma belle, ma perle d’or,
Toi ma sirène des heures brunes.
Quand rougira l’aurore,
Aux caresses infinies,
Je couvrirais d’or,
L’écorce noircie de nos nuits.
Même, si le ciel se fait obscur,
Si la bise ouvre nos gerçures,
Je resterai près de toi toute ma vie.
Même, si le vent souffle en tempête,
Sous une nuit de clair chagrin,
Si le soleil nous fait la tête,
Et que le jour pleure ses demains.
Si l’on habite : je ne sais où.
Près d’un vieux port, au fond d’un bois,
Sous une mansarde, de quatre sous,
On sera bien tout deux, crois moi.
Et que l’on serve de la bière,
Du bon vin, qu’on fasse la fête,
Il faut noyer tous nos hivers,
A s’en faire éclater la tête.
 Puis, qu’on rallume le soleil,
Qu’il nous réchauffe à l’ Amour
Regardes, les oiseaux dans le ciel
Avec leurs rires en abat-jour.
Ils volent vers l’infini,
Avec leurs rythmes et leurs chansons,
Ouvres les bras, jusqu’à l’oubli,
Pour danser sur l’accordéon.
J’peindrais sur tes arcs en ciel
Des navires draguant les étoiles,
A en faire rougir le soleil,
De mes utopies boréales.
Puis, je ramerais dans mon vaisseau
Pour conquérir toutes les tempêtes,
Les voiles ouvertes sur tes mots,
A en faire tourner la planète.
Enfin, je cueillerais tes lèvres
Pour soigner tes larmes d’amour
Je sais qu’ta peine n’a pas de trêves
Je sais qu’c’est dur chaque jour. 


Paroles et musique: Robert Nicollet