dimanche 26 avril 2020

J’en ai marre !




Ce matin, je me suis levé
Entre ces quatre murs
Juste pour prendre un café,
Du pain d’la confiture.
Regarder par la fenêtre,
Mais y’a rien qui s’y passe
Pas une vie, pas un être,
Dans le jardin d’en face.
J’en ai marre !

J’ai ouvert mon bouquin,
« Transparence du mal »,
Baudrillard, j’aime bien,
Mais c’est trop cérébral,
Je vais lire un machin,
Qui dit rien, et qui s’tait,
Quelque chose d’aérien
Et, qui me foutra la paix !
J’en ai marre !

Puis, j’allume la télé,
Ils radotent, elle m’épuise,
Y’a pas grand-chose à r’garder,
À part peut être la mire,
Je zappe comme un niais,
Mon index s’est crispé,
Et je cherche, sans trouver,
Quelque chose à regarder.
J’en ai marre !

Alors, je tourne en rond,
Autour de ces quatre chaises
j’déclame des vers d’Villon,
Mais ma mémoire se sèche.
Il reste ma guitare,
Ma belle, tu es là !
Mais dans ce grand bazar,
Je n’sais plus, je n’sais pas !
J’en ai marre !


Je rêve du grand jour,
Quand mes murs ne s’ront plus,
Quand on fera l’amour,
Libre, sans garde à vue.
Qu’on pourra embrasser,
Le soleil, et la vie,
Jusqu’à c’que nos jours
Ne soient plus que folies
J’en ai marre !

J’irai, enfin j’l’espère,
Au bistrot d’chez Elise,
Boire son rosé et sa bière
Avec des moules et des frites.
Le soir, devant la lune,
On criera nos passions,
Sans perdre une minute,
Au cas d’une récession…

J’en ai marre !

Paroles et musique
Robert Nicollet.

dimanche 5 avril 2020

Comme un long souffle de vie,


Je voulais remercier, donner du courage à toutes les blouses blanches qui œuvrent pour sauver des vies… je ne sais pas le dire… alors voici cette chanson pour eux.. pour leur courage, leur détermination et leur humanité… 
Merci à eux…





Un curieux matin se lève,
Sur la plaine déserte en brume,
Le soleil qui s’fait la grève,
Sur nos nuages de l’amertume.
Puis, ce temps gris qui s’étire,
Comme des drôles de jours sans fin,
Et, nos regards qui s’devinent,
Un sourire comme un câlin.

Un vent fort souffle à présent,
Sur ma tête, il tourbillonne,
Il emporte mes rêves d’antan
Mes certitudes, il chiffonne.
J’aimerais te dire des « je t’aime »,
J’aimerais entendre tes refrains
Tes mélodies, ta bohème,
Ta voix douce comme un câlin.

La pluie m’enivre ce matin,
Il pleut comme un mauvais trip.
Elle me trouble, elle m’atteint
Jusqu’au plus profond d’mes tripes.
Le poing levé, sur barricade,
Comme une armée en symphonie
Nos blouses blanches près des malades,
Se donnent à fond, et sauvent des vies…

Les rues sont tristes et désertes,
La vie se cache dans ses replis,
De la tourmente, aux cris d’alerte
Il faut faire face à l’ennemi.
Mon amour, je pense à toi,
Je reviendrais dès que possible,
Nous manquons d’arme de combat
Cette drôle de guerre est terrible…

Il est cinq heures du matin,
La nuit se cavale aux urgences,
J’te donne ma vie, entre tes mains,
Y’a tant de monde en résistance.
Comme un long souffle de vie,
Femmes et hommes sont sur le front,
Ils se battent le jour, la nuit,
Face à la tempête qui gronde.


Paroles et musique : Robert Nicollet.

vendredi 3 avril 2020

Rue des teinturiers.







Dans ma rue, rue des teinturiers,
Y’a des théâtres et des petits cafés,
De galeries d’art, des boutiques à chiner,
Et plein d’choses à visiter.
Allez, viens, on va s’balader,
Sous les platanes, et sur les pavés,
Tu verras, tu vas bien t’marrer,
En r’gardant les gens passés.
Et, s’il nous reste encore quelques pièces
T’en fais pas, ma belle, on va faire la fête.

On se retrouvera, au bar à vins,
Hélène et Mario, deux, trois autres copains,
On refera le monde comme à chaque fois,
Tu verras, comme c’est sympa.
On sortira la guitare, les chansons,
Pedro, son violon, Lily l’accordéon,
On chantera heureux, jusqu’à plus d’heure,
Devant quelques verres de liqueur… 
S’il nous reste encore quelques pièces
T’en fais pas, ma belle, on se r’fera la fête.

Viens t’balader «Rue des teinturiers »
Tard en soirée, au bar de l’amitié
Quand le bonheur coule à volonté.
Que tout l’monde a le coeur à chanter.
Puis, Pedro nous lira ses poèmes,
Perché sur une chaise, il criera sa bohème,
Les vers voyageront comme de longs « je t’aime »,
Et Julia, la belle, en fera de même.
S’il nous reste encore quelques pièces
T’en fais pas, ma belle, on se r’fera la fête.

Deux amants tendrement s’embrassent,
Derrière le petit pont du canal d’en face,
Et tous les deux, ça nous donne des idées,
On rentre chez nous, pour s’aimer.
Au p’tit matin, dans la ruelle d’à côté,
On ira se prendre un petit déjeuner,
Un café crème et quelques croissants,
Juste de quoi se prendre du bon temps…
Et, s’il ne nous reste plus qu’une seule pièce,
T’en fais pas, ma belle, on se r’fera la fête.

Paroles et musique: Robert Nicollet