samedi 20 janvier 2024

Chansons au lavoir de Lirac... "Le chien".

 



Le Chien.

Avant de mourir, je veux qu’on me laisse
Isolé, seul, dans ma vieillesse.
La mort errante, en guise de laisse,
Avec pour maître, toute ma détresse.
Se retrouver au petit matin,
La peau ridée, en fil de lune,
Et, pouvoir croire au lendemain,
Le fait de boire son amertume.
Refaire le monde à chaque verre,
Lipper les gouttes, toute sa misère,
Pisser sur les plates bande du coeur,
Là où la mort se met en fleur.
Avant de mourir, je veux qu’on me laisse
Isolé, seul, dans ma vieillesse.
La mort errante, en guise de laisse,
Avec du vin, pour mes ivresses.
Avant que je m’en aille, je veux qu’on enterre,
Les cris des enfants qui ont faim,
Pleurant leur vie, de larmes en pierre
Sur des prières qui ne servent à rien.
Et pouvoir effacer les dires,
De tous ces maîtres apostoliques,
Qui devant Dieu, font les martyrs,
En vertu de morale cynique.
Pouvoir dégrafer leur corsage,
Aux seins de démons et d’enfer,
Et y accrocher leurs mirages,
Aux yeux aveugles de l’univers.
Avant de mourir, je veux qu’on me laisse
Isolé, seul, dans ma vieillesse.
La mort errante, en guise de laisse,
Avec pour Dieu, toute ma tendresse.
Alors peut-être j’irai mourir,
Accroché aux étoiles du pire,
A recoller, mes petits bouts de lune,
Aux établis de l’infortune.
Rallumer les amants perdus,
Embrasser les nones, leur vertu,
Fêter les mois, les jours, les heures
Aux yeux bourgeois du triste coeur.
Baiser le corps de l’infini,
Lui faire l’amour toute la nuit,
Avoir envie de se prendre la tête,
De se balancer de la planète.
Avant de mourir, je veux qu’on me laisse
Isolé, seul, dans ma vieillesse.
La mort errante, en guise de laisse,
Avec pour niche, toute ma détresse.
Mais il fait nuit, je vais rendre ma vie.
Paroles et musique: Robert Nicollet





vendredi 12 janvier 2024

Extrait du concert de soutien à l'Ukraine - Villeneuve les avignon.

 

Femme à Cuba.

Mes yeux perchés sur tes soleils,
J’entends ta voix, ton cœur chanté
Femme de Cuba, femme du réveil
Tes mots, ta joie, tes libertés.
De Santiago à La Havane,
Ondule tes rythmes, marque tes pas
Sous ton ciel bleu, lumières safranes
Ouvre ton âme, ouvre tes bras.
Cette chanson, elle est pour toi,
Femme d’Amour, et du combat
Démocratico, y Libertad.
Femme infinie, femme à Cuba. 
Sur ta musique, la magie sonne
Dans mes entrailles, mes convictions
A tes paroles, mon cœur résonne,
Femme de charme, femme des passions
Dans ton combat, la vie est dure
Mais ton sourire, est des plus beaux
Femme de Cuba, Femme d’azur
Montre-moi la route, je ne sais plus trop.
Cette chanson, elle est pour toi,
Femme d’Amour, et du combat
Démocratico, y Libertad.
Femme infinie, femme à Cuba

Les enfants jouent dans les ruelles
Leurs rires les portent jusqu’à la nuit,
Il n’y a pas d’ombre, ni sentinelle,
Le jeu, la vie, sont grands amis,
Si le silence des clairs de lune
Trouve tes beaux yeux, ange du soir
C’est pour effeuiller une à une,
Les phrases d’amour, les cris d’espoir.
Cette chanson, elle est pour toi,
Femme d’Amour, et du combat
Démocratico, y Libertad.
Femme infinie, femme à Cuba. 
Je garderai de mon voyage
De belles images où tu seras
Femme aventure, femme courage
Je sais toujours que tu vaincras.
Ce grand pays, que tu construis
C’est des sourires, et pleins d’amour,
Cette belle île, un paradis,
Où l’amitié, c’est pour toujours.
Cette chanson, elle est pour toi,
Femme d’Amour, et du combat
Démocratico, y Libertad.
Femme infinie, femme à Cuba. 
Cette chanson, elle est pour toi,
Femme d’Amour, et du combat
Démocratico, y Libertad.
Femme infinie, femme à Cuba. 
Femme infinie, femme à Cuba.
Femme infinie, femme à Cuba.
Paroles et musique: Robert Nicollet.

mardi 9 janvier 2024

Chansons au lavoir de Lirac... Ballade pour Aline.

 




Ballade pour Aline.


Elle chantait des poèmes

Sur les trottoirs mouillés,
Elle écrivait des « je t’aime »
Sur les portes du lycée,
Et sur son jeans délavé,
Il y avait toutes ses idées,
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline.
Elle s’était mise en marche,
Pour la paix au Vietnam,
Pour les bonzes qui cramaient,
Là-bas sur le macadam,
Contre les « B-52 »,
Et tous ces militaireux,
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline.
Elle piquait Charlie hebdo,
Dans les kiosques à journaux,
Il y avait des dessins de Reiser,
Plein ses étagères,
Quand elle ouvrait le Figaro,
C’était pour la chasse d’eau.
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline

Une fois le bac dans le sac,
Elle partit à la Fac,
Ses cours d’économie,
Lui bouffaient toute sa vie,
Puis à minuit et demie,
Elle me rejoignait au lit,
C’était une grande copine,
Elle s’appelait Aline.
Elle travaille aux finances,
Service des contredanses
Elle commence à huit heures,
Rentre chez elle à cinq heures,
Puis elle allume la télé,
Et elle va se coucher
C’est ce qu’on t’a enseigné
A l’université.
Mais où est ma copine,
Des « Martin Luther King »,
Des combats passionnés,
Où sont tes grandes idées?
Excuses moi quand même,
Si je t’ai fait de la peine,
A manier les souvenirs,
On se rend compte du pire.

Mais, tu chantais des poèmes
Sur les trottoirs mouillés,
Tu écrivais des « je t’aime »
Sur les portes du lycée,
Et sur ton jeans délavé,
Il y avait toutes tes idées,
Tu restes une grande copine,
Toi que j’appelle Aline.
Paroles et musique: Robert Nicollet.

lundi 8 janvier 2024

Fin de journée, à Paris, devant le mur des "je t'aime"...

 



AUTOPORTRAIT

Je suis en plein soleil, un minuscule point noir,
De l’acné en sommeil sur visage de l’espoir.
Je suis un tout petit, un minable sans pareil.

Un poème sali sur les plages du réveil.

Je suis un truc en bas de page, en italique et en fine lettre.

Des propos mis en cage, certitude du peut-être.
Une pensée en quatre mots, des mots plein de promesses,
Des promesses de bistrot, un verre, et v’là l’ivresse.
Je suis au clair de lune, un pierrot, un rêveur,
Une histoire sans rancune, et le jour qui s’fout d’l’heure.
Une grande gueule ouverte aux tyrans du pouvoir,
Aux fanas de la pirouette, qui se la joue du tiroir.
Je suis un beau parleur, une lanterne au lavoir, 
Un vent fou persifleur, qui se faufile dans le noir.
J’affiche tard dans la nuit, des idées sur papier;
Je colle sans répit, sur les murs des cités,
Des mots qui fâchent la conscience des bourgeois ;
Ils ont peur, ils se cachent, leur armure c’est la loi !
La loi ? Celle qui fricote, le bizness du trottoir,
Qui vous met les menottes, pour trois gouttes d’espoir.
J’ai mal, j’ai mal d’amour.

J'AI MAL.

J’ai mal du bout des lèvres, des “ je t’aime ” contenus
Des mots cachés, des fièvres, des crépuscules déçus.
J’ai le mal du soir, des caresses attendues
Des vides et des espoirs et des sentiers perdus.
J’ai mal, les matins blêmes, les nuits enguirlandées
Mes douceurs suprêmes sans tes rondeurs sucrées.
J’ai mal, cet immense cœur qui se met entre parenthèses
Ces guillemets en pleurs aux accents de grosse caisse.
J’ai mal de n’avoir plus ton corps à caresser
Ta peau lisse et tendue et mes doigts prisonniers.
Tes lèvres ne me touchent plus, les miennes perdent la mémoire
Des mots d’amour à nu, faux déliés de l’espoir.
J’ai mal, j’ai mal d’Amour.
J’ai mal des faux bonjours, des sourires automates
Des clins d’œil sans discours, des brillants que tu mates
J’ai mal à l’amitié, trop d’emplâtres à mensonges
De tendresses agressées, aux angoisses qui me rongent.
Et mes longues nuits s’enivrent à rêver des étoiles,
Jusqu’à ce que je chavire accroché à ta voile.
J’ai mal dans mon violon, ces belles paroles noyées
Ces bassines à chansons, ces égouttoirs bridés.
J’ai mal, au fond du gouffre, mon horizon d’ennuis,
Où l’infini s’engouffre, et je me couche sur lui.
Il a construit des murs, a engraissé ma honte,
Déchirante déchirure, et le soir, me la conte.
J’ai mal, j’ai mal d’Amour.
J’ai mal du bout des lèvres, des doux baisers perdus,
Abandonnant mes rêves comme un enfant déçu.
Accroches-moi dans le ciel sur ce nuage faubourg
J’irai jusqu’au soleil pour t’offrir mes toujours.
Si mes boulets sont lourds et mes chaînes bien trop courtes
Entends mes mots d’amour, entends-les donc, ils doutent.
J’ai mal, j’ai mal d’Amour.

Paroles et musique: Robert Nicollet.