Dans ma ville, le soir, Sur les trottoirs des
remparts, Y’a des marchands de brumes, A quinze sous la plume, Dans les rues sombres du trop
tard, Juste derrière les beaux
arts, Y’a des marchandes d’amour, A trente sous la cour. Sur le boulevard, tard le
soir, Pas trop loin de la gare, Y’a des marchands de blues, Qui sont là pour le flouze. Y’a des poivrots du chagrin, Sur les bancs jusqu’au matin La bouteille en bandoulière, Et, le cœur qui tangue de
travers. La nuit a ses secrets, Que le jour ne connaît, Y’a d’la vie, y’a d’l’amour, Du soir au petit jour. Paulo a ouvert son bistrot, C’n’est pas loin de la rue
Carnot Tu peux boire des canons
d’vin Jusque tard au matin. L’patron joue d’l’accordéon, D’autres poussent la chanson, Mais, si tu n’aimes pas les
soiffards, Il vaut mieux changer de bar. Dans un théâtre à minuit, Pas trop loin, d’la place Pie Le jazz est à fleur de nuit Il swingue, il hurle, il
crie. Tout près d’moi, y’a ma belle On marche ensemble dans les
ruelles Et rejoindre notre nid, S’aimer et finir la nuit. Car elle a ses secrets, Que le jour ne connaît, Y’a d’la vie, y’a d’l’amour, Du soir au petit jour. Que j’aime mon brin de soleil La tête blonde, les yeux
verts, Son regard qui me bouleverse Qui me trouble jusqu’à
l’ivresse. Elle est si belle dans la
nuit, Que les étoiles lui sourient, Et sèment des graines
d’amour, Aux amoureux jusqu’au jour. Si tu n’aimes pas la nuit, Tu n’trouveras jamais la
lune, Elle est partie loin d’ici, Derrière l’étoile de
Pampelune. Là où les rêves font l’amour, Sur le sable, au soleil En attendant les beaux jours, Lorsque la nuit se réveille.
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