Ce matin, je me suis levé
Entre ces quatre murs
Juste pour prendre un café,
Du pain d’la confiture.
Regarder par la fenêtre,
Mais y’a rien qui s’y passe
Pas une vie, pas un être,
Dans le jardin d’en face.
J’en ai marre !
J’ai ouvert mon bouquin,
« Transparence du
mal »,
Baudrillard, j’aime bien,
Mais c’est trop cérébral,
Je vais lire un machin,
Qui dit rien, et qui s’tait,
Quelque chose d’aérien
Et, qui me foutra la
paix !
J’en ai marre !
Puis, j’allume la télé,
Ils radotent, elle m’épuise,
Y’a pas grand-chose à
r’garder,
À part peut être la mire,
Je zappe comme un niais,
Mon index s’est crispé,
Et je cherche, sans trouver,
Quelque chose à regarder.
J’en ai marre !
Alors, je tourne en rond,
Autour de ces quatre chaises
j’déclame des vers d’Villon,
Mais ma mémoire se sèche.
Il reste ma guitare,
Ma belle, tu es là !
Mais dans ce grand bazar,
Je n’sais plus, je n’sais
pas !
J’en ai marre !
Je rêve du grand jour,
Quand mes murs ne s’ront
plus,
Quand on fera l’amour,
Libre, sans garde à vue.
Qu’on pourra embrasser,
Le soleil, et la vie,
Jusqu’à c’que nos jours
Ne soient plus que folies
J’en ai marre !
J’irai, enfin j’l’espère,
Au bistrot d’chez Elise,
Boire son rosé et sa bière
Avec des moules et des
frites.
Le soir, devant la lune,
On criera nos passions,
Sans perdre une minute,
Au cas d’une récession…
J’en ai marre !
Paroles et musique
Robert Nicollet.
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