samedi 29 août 2015

"L'alcoolique" suivi de "l'exil"



Version public: "Festival d'Avignon 2001".








L’alcoolique (texte parlé)


Au fond de ma nuit, je dors
Le coeur dans l’infini,
Le vide dans tout mon corps
D’alcool, je me remplis.
Je crève de sans amour,
Du verre plein que l’on boit,
Des soirées sans retour,
Avec une fille de joie.

En haut, dans mon exil,
Je cuve, l’âme stérile,
J’aboie aux dames comètes
J’me cache sur ma planète.
J’habite une grande bouteille,
Et je m’y noie dedans.
Je suis l’ivrogne d’un ciel
Qui pleure à chaque instant.

J’envoie mes larmes à Dieu,
Et à son alambic,
Qu’il fasse spiritueux,
Ce que je fais tragique.
 Mes yeux couleur éthyle
Me roulent de rondes billes
Et livre mon âme au diable
Aux gouffres de l’incurable.

Enfin, pouvoir vomir
Ma folie, mes délires,
Dans un néant sans nom,
Pour un ultime plongeon.
Je suis un alcoolique
Je voyage dans l’éthylique.

L’exil
                           
Perché tout en haut de ma lune
Au fond de mes cratères nocturnes
J’envoie des larmes jusqu’au soleil
Des perles de pluie, couleur vermeil
Je lève mon verre à l’éternel
Cette conscience souvent rebelle
Je noie ma vie dans ma bouteille
Ce triste exil, mon doux sommeil.
J’découpe les mirages de mes nuits,
Pour les offrir à l’infini,
Boire et reboire jusqu’à l’oubli
Jusqu’au trou noir, de mon ennui.
Je verserais tous mes torrents
A la grande gueule des mal pensants,
Les engloutir jusqu’au mépris
De vins, d’alcool, et d’eau de vie.
Y-a-t-il quelqu’un pour me comprendre,
Ouvrir son coeur, dire des mots tendres.
Y-a-t-il quelqu’un pour prendre ma main,
Me dire « je t ’aime » jusqu’au matin...

J’crèverais les veines de mes angoisses
Ce bateau ivre qui s’envinasse
La coque fêlée, la voile basse,
Et cette tempête qui me menace
Saoul, comme une longue agonie
Ancré au cœur de mes habitudes
Je n’finis plus mes litanies,
Je parle au silence de mes lèvres,
J’entends le cri de mes artères
De celles que j’mène à l’échafaud
Face à mon ombre, qu’on dit bourreau.
Je pousse mes rêves jusqu’au délire,
Je cherche la nuit dans mes voyages,
Au fond du verre, je bois le pire,
Au fond du pire, souvent je me cache.
Y-a-t-il quelqu’un pour me comprendre,
Ouvrir son cœur, dire des mots tendres.
Y-a-t-il quelqu’un pour prendre ma main,
Me dire « je t ’aime » jusqu’au matin...

Texte, paroles et musique: Robert Nicollet


7 commentaires:


  1. Bonjour ! une image très colorée d'une souffrance intense .....Merci c'est très parlant ...Peut être encore le plaisir de vous lire sur Google+ qui rend l'Âme .....

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  2. Je vous dirais simplement ...Ouiiiiii je vous aime et vou comprends
    Pas du tout alcoolique sans vraiment d'adic
    Je comprends les souffrances d'autrui souffrance que je lis
    Et qui me lié à celui qui sait si merveilleusement l'exprimer...
    Bravos pour ces deux merveilleux poèmes .portez vous bien 🤩

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  3. Robert Nicollet27 juin 2022 à 13:20

    Merci de votre commentaire, plein d'humanité, je vous souhaite une excellente journée, amicalement, Robert.

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  4. Magnifique Robert quelle textes sublime Douce soirée amities Domi

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    1. Merci, Dominique, c'est aussi un souvenir inoubliable d'amitiés chansonnières, une belle époque... passe une excellente journée, amitiés, Robert.

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  5. Bravo! J'adore! Amicalement David

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    1. Merci David, passe une agréable soirée, amitié et poésie... Robert.

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