Boutae est l'ancien nom de la ville d'Annecy, réputée pour son lac et sa douceur de vivre. "Souvenirs de Boutae"
est un conte musical métaphorique où l'auteur revient à sa première jeunesse pour y retrouver ses certitudes et ses choix de vie...
Vous pouvez lire les textes sur l'écran en même temps que s'affichent les images.
les compositions musicales vous accompagnent dans cet univers de la métaphore...
Bonne découverte...
Souvenirs de Boutae
I - Les mots ne parlent plus…
Les mots ne parlent plus
Leurs voyelles se sont
couchées
Sur nos draps de satin
blanc,
Ils dorment…
Les mots ne parlent plus,
Leur peine fût trop
grande,
Trop de syllabes
déchirées, trop d’amour nié,
Ils pleurent.
Les mots ne parlent plus,
Ils naissent la bouche bée,
Comme un fœtus sans fin,
Ils souffrent…
Les mots ne parlent plus,
Les voyous les ont tués,
Nos hymnes d’Amour n’ont pas suffit.
Et les mots se sont tus.
Les mots ne parlent plus,
Ils sont d’un autre temps,
Là où le fragile était tendresse,
Et la force, caresses.
Alors, je me souviens, les
mots parlaient encore.
Les mots parlaient encore…
II - Lever de soleil sur le lac
Goutte d’eau hébergée des
montagnes enneigées,
Femme nue allongée dans
un lit de vallée
Et les vagues caressent
ton nombril étoilé.
Douces larmes du soleil
au matin consolées.
Brume grise insoumise où
l’aurore te fait naître,
Humide surprise aux
rayons du peut être.
Tu te vagues en silence,
dans la nuit comateuse,
Et ton corps se balance,
de ses formes harmonieuses.
Tu valses, tu valses, et
les oiseaux te rêvent,
Et les mouettes
s’envolent, aux lueurs du midi.
Les cygnes en grand
seigneur, présentent leur ballet,
L’île est restée fidèle,
présente à tout jamais.
Ô lac de ma jeunesse, ô
tendres souvenirs,
Quelle infinie tendresse,
que de te voir sourire.
Et tes yeux verts amande
scintillent de mille joies,
Tu as enfanté du jour,
une nouvelle fois.
Tu les entends renaître,
quand la clarté se lève,
Ils chantent comme tu danses,
ô sublime réveil
Ils chantent comme tu
penses, lumières éternelles.
Les étoiles endormies,
dans les reflets de l’eau.
Le ciel, infiniment bleu,
s’est posé sur ton dos,
Il te drague en silence,
sa bouche toujours plus
près.
Le jour s’est réveillé,
il crie toute sa clarté.
Tes lèvres sur les
siennes, mouillées de douces nuées,
Te font tourner la tête,
ô subtile volupté.
Les montagnes se
dressent, elles renaissent à la nuit,
Et les mouettes
s’envolent, aux lueurs du midi.
Les cygnes en grand
seigneur, présentent leur ballet,
L’île est restée fidèle,
présente à tout jamais.
Ô lac de ma jeunesse, ô
tendres souvenirs,
III - Jour de clarté (premier épisode)
Le soleil sur le dos, les
montagnes ciselées
Entourent tes rivages, de
caresses enflammées,
Et la brise du matin,
souffle discrètement,
Sur tes douces
fraîcheurs, posées innocemment.
Des vagues libertines,
frôlent ton doux rivage
Et dessinent tes envies,
aux desseins pas très sages.
La chaleur se fait belle,
et la journée brûlante,
La bleuté divine du ciel,
enivrante.
Le cœur des amants, d’un baiser en maraude,
S’isole secrètement sur
ton lit d’émeraude,
Et les algues câlinent,
le ventre de
l’amour,
En dansant à jamais,
comme pour te dire toujours.
Tout le monde vit dans l’ivresse, de tes folles envolées,
Ô lac éperdu ! Ô superbe volupté,
Oublies-donc le temps, la vie chante à plaisir,
Et les mouettes te répondent en criant leurs désirs.
Faudra-t-il s’envoler jusqu’au fond de ton eau
Ou se laisser planer, au fil de tes ruisseaux,
Eternel souvenir, d’un enfant isolé,
Aux larmes déferlantes sur ces années passées.
Passées comme se passe, un film que l’on regarde,
Comme si à jamais on en avait eu la garde.
Un vent de liberté enfin sur moi surgit,
Il berce-là mon âme, et ma musique aussi.
IV - Jour de clarté (second épisode)
Les cygnes ouvrent leurs
ailes, symbole vers l’avenir,
Elles nous guident au
futur, il est temps de partir ;
Et leur blancheur
enneige, en cette belle journée,
La superbe couleur de ton
immensité.
Un bel oiseau s’envole,
symbole de l’éphémère,
L’horizon l’accompagne de
toute sa lumière
Il taquine la légère
brise, de caresses exquises
Et s’enfuit dans
l’espace, pour n’en faire qu’à sa guise.
Libre, il vit, libre, il s’en va, libre il
reviendra,
Sans barrière, sans
limite, seul il fait sa loi.
Son cœur lui guide le
chemin du bonheur,
Il sait qu’il doit
partir, il sait que c’est son heure.
Dieu que le temps est
passé, depuis que je suis parti
Souvenirs amarrés, à
l’encre de mes écrits.
La mémoire est plus forte que la révolte de l’instant.
Y-a-t-il des regrets à parcourir le temps ?
Il n’est de peine sauvée aux amours de convenance,
Il n’est d’amour vrai, que dans la délivrance.
Libre comme ce bel oiseau avide de voyage
Comme la brise d’hiver, aux matins des rivages.
Je connais des merveilles, prisonnières
naufragées,
Qui ont toutes succombées aux chaînes des condamnés,
Elles ont planté leur âme, et leurs regrets ici
Au bord de toi mon lac, au bord de l’infini.
Il faut savoir un jour, balancer les amarres
V - Renaissance
On partira dans notre
belle île
Et, on r’fera toute notre
histoire
Dans l’océan de tes
Antilles
Je vois toujours
l’espoir.
Puis, je caresserais ton
corps,
Aux doux croissants de
lune,
Ô toi ma belle, ma perle
d’or,
Toi ma sirène des heures
brunes.
Quand rougira l’aurore,
Aux caresses infinies,
Je couvrirais d’or,
L’écorce noircie de nos
nuits.
Même, si le ciel se fait
obscur,
Si la bise ouvre nos
gerçures,
Je resterai près
de toi toute ma vie.
Même, si le vent souffle
en tempête,
Sous une nuit de clair
chagrin,
Si le soleil nous fait la
tête,
Et que le jour
pleure ses demains.
Si l’on habite : je
ne sais où.
Près d’un vieux port, au
fond d’un bois,
Sous une mansarde, de
quatre sous,
On sera bien tout deux,
crois moi.
Et que l’on serve de la
bière,
Du bon vin, qu’on fasse
la fête,
Il faut noyer tous nos
hivers,
A s’en faire éclater la
tête.
Puis, qu’on rallume le
soleil,
Qu’il nous réchauffe à l’
Amour
Regardes, les oiseaux
dans le ciel
Avec leurs rires en
abat-jour.
Ils volent vers l’infini,
Avec leurs rythmes et
leurs chansons,
Ouvres les bras, jusqu’à
l’oubli,
Pour danser sur
l’accordéon.
J’peindrais sur tes arcs
en ciel
Des navires draguant les
étoiles,
A en faire rougir le soleil,
De mes utopies boréales.
Puis, je ramerais dans
mon vaisseau
Pour conquérir toutes les
tempêtes,
Les voiles ouvertes sur
tes mots,
A en faire tourner la
planète.
Enfin, je cueillerais tes
lèvres
Pour soigner tes larmes
d’amour
Je sais qu’ta peine n’a
pas de trêves
Je sais qu’c’est dur
chaque jour.
Paroles et musique: Robert Nicollet