mercredi 3 décembre 2014

Petite main tendue




Une petite main tendue, un regard qui demande...






                       ... Et la vie continue, sans rien avoir appris...


Petite main tendue

Petite main tendue au creux d’un long sourire.
Petit sourire ravi au clair de tes yeux bleus,
Drôle d’histoire emporté aux mains du souvenir
Souvenir éternel au plus haut de mes cieux.

Le cœur toujours ouvert, à cette main tendue,
Espérance accrochée aux lèvres inconnues
Deux regards qui se croisent, le premier n’en peut plus,
Quand l’espoir s’est enfui, quand l’espoir n’est plus.

Et la nuit est tombée, et le noir nous inonde
Sur ses habits souillés par l’indifférence du monde
Regarde la trembler, elle a faim, elle a froid,
Elle te ressemble tu sais, mais elle n’a pas de toit.

Pas de toit, pas d’Amour, pas d’histoire, pas de vie
Un grand sac de néant, un grand rien en sursis,
Demain est aujourd’hui, le passé, c’est ailleurs,
La mémoire s’est enfuie, et le temps n’a plus d’heure.

Elle est là, seule, à terre, les chaussures bâillantes de misère
Il n’y a plus de rimes, même les mots doivent se taire.
On a bien trop écrit, pour ne rien vouloir faire,
Habiller de l’oubli, nos discours éphémères.

Trop de mots, trop de phrases, trop d’idées étouffées,
Le temps est bien trop lasse, pour pouvoir patienter,
Le temps, c’est la mémoire, elle n’oublie pas la muette,
Mais il se fait très tard, aux miroirs des alouettes.

Accroche de belles musiques aux misères de la rue
Plante de grands arcs en ciel, dans le cœur des exclus
Et dans la nuit étoilée, explosent des lumiéres,
Ouvrant de lourdes portes aux victimes de nos guerres.

Ils meurent tous sans armes, la tête vers le trottoir,
Sur une grille de métro, ou dans un hall de gare,
Ils meurent sans rien autour, pas même une cigarette,
Ci-gît un être humain qui nous faisait la quête.

Elle, elle est morte ce matin, dans le brouillard des villes,
Un sac plastique comme coussin, un bout d’chiffon comme seule famille
Elle, elle est morte comme un oubli, dans le silence de l’anonyme.
Là où la porte du chagrin, lui ouvrent les chemins de l’abime.

Parles-moi, douce captive parles moi du néant,
Parles-moi qu’il fait froid dans le cœur des braves gens,
Dis-moi qu’on peut tout faire, que rien n’est terminé
Dis-moi des mots d’Amour, j’ai tant besoin d’aimer.

T’es partie bien trop tôt, dans la nuit matinale,
Quand le soleil libère du ciel les étoiles,
Quand le regard de l’autre à peine réveillée,
 Ne te regardes plus, ne sait plus qui tu es. 

Petite main tendue au creux d’un long sourire.
Petit sourire ravi au clair de tes yeux bleus,
Drôle d’histoire emporté aux mains du souvenir
Souvenir éternel au plus haut de mes cieux.

Et le vent souffle encore, le soleil est de glace
Il n’y a que buée sur mes mots de l’impasse,
Il n’y a que nausée, sur les paroles du pire,
Et la vie continue sans rien avoir appris.
Et la vie continue en cultivant l’oubli.


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