En me promenant, pendant le Festival d'Avignon, j'ai été choqué du nombre de jeunes désœuvrés dans les rues, à faire la manche
Sur le bord du chemin.
Ils ont la gueule, des
ivrognes du coin,
Un sac écorché de jours sans
lendemains,
Sur le trottoir, assis près
de leur chien,
Y’r’gardent passer dans les
yeux, les voisins.
Ils mettent une tasse, un
gobelet, une casquette,
Sur le goudron du trottoir,
font la quête,
Et quand on leur donne une
pièce, une cigarette
Leur sourire monte, à s’en
crever la tête.
Ils n’ont plus de toit, ils
s’endorment sans un rêve,
Ils se sont posés là, tout
près des oubliettes,
Ils connaissent du passé, tout
ce qu’ils ont oublié
Echangés du bonheur contre
des parts de crève cœur.
Ils dorment chaque soir, sur
le bout de ce banc,
Au bout d’la nuit, sans
fortune, sans argent,
Au bout du rouleau, qu’aurait
plus de présent,
Plus de passé, de futur, ni
le temps.
L’hiver les vêtit de la force
des vents froids
L’été ce n’est pas facile,
lorsque l’argent est roi
Y’a pas saison pour le
bonheur de leur pomme
Y’a qu’la douleur, du sans
rien qui fredonne.
Ils n’ont plus de toit, ils
s’endorment sans un rêve,
Ils se sont posés là, tout
près des oubliettes,
Ils connaissent du passé,
tout ce qu’ils ont oublié
Echangés du bonheur contre
des parts de crève cœur.
On les r’trouve près d’une
place, près d’un square,
A bouffer l’temps, à coup de
bières, de pinards,
Juste exister, sembler vivre,
sembler croire.
Se créer un monde où traîne
un peu d’espoir.
Et puis, y’a l’soleil qui
éclaire les beaux yeux,
De sa copine, aux couleurs
d’un doux bleu,
Y’a que l’amour qui pourrait
les sortir,
De ce néant que la vie leur
fait vivre.
Ils n’ont plus de toit, ils
s’endorment sans un rêve,
Ils se sont posés là, tout
près des oubliettes,
Ils connaissent du passé,
tout ce qu’ils ont oublié
Echangés du bonheur contre
des parts de crève cœur.
Dans un élan, d’amour
canadair
Elle se serre fort, contre
lui, pour lui plaire
Ils ont leur jeunesse pour
tout bagage,
Et des brins de baisers, dans
leur cœur pour voyage.
Je vois plein de jeunes, sur
le bord du chemin,
Un peu perdus, comme un jour
sans demain,
Je vois aussi, leur fièvre
d’amour, et de joie,
Une main tendue, pour les
sortir de là.
Ils n’ont plus de toit, ils
s’endorment sans rêve,
Ils se sont posés là, tout
près des oubliettes,
Ils connaissent du passé,
tout ce qu’ils ont oublié,
Echangés du bonheur contre
des parts de crève-cœur.
Paroles et musique :
Robert Nicollet.
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