Je voulais écrire quelque chose pour les cinquante ans de
Mai 68...
Alors voilà...
- Le conte en totalité...Voyage en terre d’Opaline
- Ou bien vous pouvez écouter certaines parties du conte...
Divine rencontre
Théo, le voyageur
Les souvenirs
Balade en Opaline
- Et, enfin les textes du conte...
Terre d'Opaline
Théo, le voyageur
Les souvenirs
Balade en Opaline
- Et, enfin les textes du conte...
L’étang
embrumé
Sur l’étang embrumé
A l’aube encore pudique
Un cygne en majesté
Se présente olympique
Blanc comme pureté,
Sous la légère bruine,
Sur l’onde, il nage en paix
Sans un bruit, comme un
signe
De longues prêles se
dressent,
Comme des baguettes de
chine,
Sur la rive, elles caressent
Quelques fleurs d’aubépine.
Au milieu de la mare,
Où le cygne se dirige,
Des feuilles de nénuphar
Humblement s’affichent
Leurs pétales en bourgeon
Aux couleurs divines
S’ouvriront aux chauds
rayons
Du soleil du midi.
Dans le silence endolori,
Aux douces vapeurs
photographiques,
Un mystère s’épanouit,
Aux aurores chimériques
Divine
rencontre
Là, derrière de superbes
roseaux
Enveloppée d’un drap de
brume
Se dressant au dessus de
l’eau,
Comme une étincelle à la
lune.
Le regard pâle, vers
l’infini
Les cheveux fins en soie de
Chine
Sur des épaules frêles et
blanchies
Par la fraîcheur qui la
patine.
Elle se montre, elle
s’expose,
Une lumière dans l’ombre
transie,
La révèle à peine éclose,
Comme une grâce épanouie.
Dieu, qu’elle est belle,
dans sa parure,
Insigne instant, au bord de
grève,
Dans le seul voile de la
nature
Céleste réalité d’un rêve.
Elle se pose, au cœur de
l’étang,
Nymphe étoilée d’un matin
assoupie,
Nue, dans le vertige du
moment,
Les lèvres exaltant la
folie.
Belle folie si souvent
enfouie,
Dans l’ombre de nos
réalités,
Cachée, rejetée, interdite.
Mise au fer, pour
l’éternité.
Cet Amour trop emprisonné,
Dans nos oubliettes
mortifères,
Dans nos prisons de la
pensée,
S’échoue-là, dans
l’éphémère, l’éphémère.
Dieu que ses lèvres sont
belles,
En cette clarté
grandissante,
Elle se livre aux matins du
soleil,
Merveilleuses et
renaissantes.
Philtre aux effluves
passionnés,
Porteuses des plus beaux
mots d’amour
Baiser suprême, suprême
baiser,
Où la flamme s'embrase au
grand jour.
Son corps tendu tel un
drapeau,
Livré au vent des alizés,
Flottant sur l’onde,
charmant tableau,
Affichant une silhouette
ambrée.
Devant ces reflets de beauté
Le monde n’est plus, il n’y
a qu’elle,
Qu’elle. Une si sublime
envolée, une si sublime envolée.
Les terres
d'Opaline
Ses galbes séraphiques
Aux déesses empourprées
De carmin magnifique,
S’allongent sublimés.
Ses rubis chimériques
Aux rêves enlacés,
S’alignent géométriques,
Éternel magnifié.
Silhouette soyeuse,
Aux reflets de lumière,
Mystique et radieuse,
Libre comme l’éclair.
Ondoyant paysage
Devant l’imaginaire,
Nymphe comme une image,
Nymphe comme l’air.
Le voile cristallin,
Au lever de brume,
S'évapore soudain
Et le matin s’en parfume…
Effluve aux mille sens,
Emportant l’esprit,
Étrange quintessence
Au limite de la vie.
Visage perlé de finesse
Aux regards angéliques
Juste beauté de l’ivresse,
Sculptée dans l’éthylique.
Et, le silence nous parle,
D’esthétique, d’harmonie,
Quand nos sens se cavalent
Dans un cri de folie.
Théo, le
voyageur
Assis sur un banc au bord de
l’étang,
Le visage immobile et
absent,
Plongé dans un rêve, tel
l’enfant,
Noyé dans l’innocence de
l’instant,
Théo se laisse emporter par
la magie,
Hypnotisé par cette sublime
muse,
Aux éthers exaltants, il
divague,
Son esprit charmé, s’en
amuse.
Il se libère, s’envole,
s’évade,
L’espace, ni le temps n’y
font rien,
Cette blanche dame en
balade,
A peine voilée, lui tend la
main,
Le bras lancé, comme les
amarres
D’un bateau ivre qui s’en
irait
Aux frontières infinies de
l’espoir,
Là où tout est possible,
parfait…
La belle fée, un sourire
accroché
A la finesse de son minois,
Ses lèvres aux douces
voluptés,
Enveloppées d’un parfum
délicat.
Si sublimement dessinées,
Sculptées, des mains de
l’Amour,
Tel un interminable baiser,
Sur le ciel pur du toujours
Les yeux, cristallins comme
l’azur,
Lumineuses topazes de
l’étrange,
Serties d’éclats aux
multiples augures
Aspirant aux âmes des anges.
Venait-elle, en messagère
Chargée de paroles de paix
Aux Hommes de notre terre.
Annoncer le jour de clarté…
Ce vieil homme, assis sur ce
banc,
Contemple ce magnifique
mirage
Troublé par la beauté du
moment,
Pour ce si mystérieux
voyage…
Alors, il se lève, d’un seul
trait,
Aux forces des lumières de
l’éclair,
A la violence du vent
mauvais,
A la toute puissance du
tonnerre.
Les bras ouverts au
firmament
La tête dressée, vers
l’éternel
Debout, élancé, grandissant,
Dans sa folie, il
s’émerveille
Théo tend la main, rêve
insensé,
La fée, étreignant l’homme
fou,
Comme pour l’arracher,
l’effacer
Aux temps, le gommer pour
toujours.
Perte infinie, réalité
sublimée,
Où le vide harponne la vie,
Où rien ne résiste à la
folie,
Le vent harcèle son esprit.
Il souffle, tempête, hurle,
rugit,
Emmène son âme, à la dérive,
Là où les paradis sont
d’artifice,
Où le graal déverse ses
délices.
Aspirant l’ultime flamme,
Dans le néant de l’asphyxie,
Un ineffable épigramme,
Où les mots se blottissent,
transis.
Où la pensée se dissipe dans
l’oubli.
Ne laisse rien de tes souvenirs…
Ne laisse rien de tes
souvenirs…
Souvenirs
Ce parfum boisé, délicat,
La force de cette étreinte,
Le timbre fragile de la
voix,
Ce souffle comme une
plainte,
La douceur de sa peau…
Rien ne lui semble étranger,
Il connaît cette femme Théo,
Ce vieil homme, à la peau
bronzée.
Une fine larme vient se
loger
Dans le creux de sa joue
ridée,
Des frissons submergent son
âme,
Il renaît, à nouveau
s’enflamme
Mais, oui, Théo, tu te
souviens,
Les longues plages de sable
sans fin,
Opaline courant, les pieds
nus,
Dans le cristal des vagues,
ingénue
Sa robe d’été aux belles
roses rouges,
Flottant dans la brise des
discours.
Amante éclatante de
merveilles
Aux doux couchers de nos
soleils
Au belvédère de nos utopies,
Les soirs de lune ronde,
elles sourient
Ses
rires éclatants, son amour,
Théo, tu t’en souviendras
toujours,
Cette femme que tu as tant
aimée,
Cette femme que tu as tant
cherchée,
Elle est là, Théo, dans tes
bras,
Comme avant, la première
fois,
Tu te souviens, Paris, les
pavés,
Les manifs au quartier
latin,
Les idées Théo, les idées…
Sur les vitrines des
magasins…
Tu écrivais tes Libertés
Dans la foule, vous n’étiez
qu’un
Te souviens-tu, Théo? 68?
Le rêve n’est pas une fuite,
Il faut toujours s’y
raccrocher,
À la cime de tes nuages,
grimper.
Qu’ils t’emportent loin,
vers Opaline,
Croire, Théo, croire, et
imagine,
C’est plus fort que tout, …
Croire, aimer, rêver, c’est
la vie,
C’est l’amour aux couleurs
68.
Ne laisse rien de tes
souvenirs…
Gardes tout au fond de ton cœur…
Au fond de toi!...
Personne ne pourra te
l’enlever
Personne…
Personne, Théo!
Épilogue
Théo a rejoint Opaline,
Sur une terre lointaine,
Tous deux vivent heureux…
L’éternité est leur seule
histoire…
Ils savent plus que tout que
rien ne s’efface,
Tout se construit du passé,
Et que leurs souvenirs
bordent chaque nuit leurs rêves du futur…
Balade en
Opaline
Sur ta peau d’opaline,
A l’ivresse du temps,
A tes mots en sourdine,
Caressés par le vent
Sur tes épaules si fines,
Que la nuit s’est couchée
Aux matins embrumés
Sur tes lunes de sable,
Aux rondeurs exotiques
Aux captivantes flammes,
Aux audaces alambics,
Sur ton dos en épigramme,
Où le soleil s’est jeté,
Si tendrement brûlé.
Sur tes lèvres en suspense,
Aux plus beaux des récifs
Aux frôlements des sens,
Étourdissantes et complices,
Elles se posent, se
balancent
Aux plus beaux des étés,
Et enfin te croquer.
Sur les dunes enveloppées
Aux douceurs tentacules
Aux sublimes envolées
Aux vapeurs majuscules,
Elles se couvrent de baisers
Et la mer les emmène,
Aux fragiles des « je
t’aime ».
Sur la soie constellée,
Aux délicieuses froissures,
Où ton corps apaisé
Au démon d’Épicure
S’embellit, dévoilé
Exposant ses velours
Aux regards de l’amour,
Textes et musique de Robert
Nicollet.
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