La tête dans son manteau, le col noir
relevé
Errant incognito, dans les rues de sa
cité.
Il s’isole, il se cache, le cœur
comme une béquille
La main comme une hache, à bâtir son
exil.
Il tague sa souffrance, au mur de ses
problèmes
Crie son indifférence, pour évacuer
sa haine
Et, si l’on dit parfois, qu’il n’est
que peu de chose,
C’est au bout d’ses dix doigts, qu’il
met nos vers en prose.
Je crie aux cœurs des gens, aux
parents, aux passants,
Je crie pour ses enfants, je crie pour
qu’on n’entende
Ses oubliés de l’amour, ses condamnés
des tours
Qui comptent chaque jour, mais qui
comptent à rebours,
Et qui comptent à rebours.
Il sommeille en plein jour, mais se
réveille la nuit
Ses rêves sont des velours, où
s’allonge son ennui.
Il drape son plumard, de couvertures
miteuses,
S’inventant un hasard, à jouir de ses
berceuses.
Il est seul, en péril, dans ce monde
qui l’entoure,
Dans cet amas stérile, de tours et de
contours
La tête à chavirer, réfugié Don
Quichotte,
Dans cette immensité, où son amour
grelotte.
Je crie aux cœurs des gens, aux
parents, aux passants,
Je crie pour ses enfants, je crie
pour qu’on n’entende
Ses oubliés de l’amour, ses condamnés
des tours
Qui comptent chaque jour, mais qui
comptent à rebours,
Et qui comptent à rebours.
On peut le voir partout, son corps
tout en lambeaux
Dans des cités-faubourg, aux airs de
ghettos,
On peut le voir aussi, ses bras comme
la misère
Au fond de ses soucis, à ne plus
savoir que faire
Si un jour vous croisez, son regard
de l’ailleurs,
Ses yeux à ne plus chialer, tant ils
ont eu de pleurs,
Si vous reconnaissez, cet arraché du
cœur
Offrez lui un sourire, un p’tit bout
d’votre bonheur.
Je crie aux coeurs des gens, aux
parents, aux passants,
Je crie pour ses enfants, je crie
pour qu’on n’entende
Ses oubliés de l’amour, ses condamnés
des tours
Qui comptent chaque jour, mais qui
comptent à rebours,
Et qui comptent à rebours.
Paroles et musique: Robert Nicollet.