Derrière chez moi, rue d’la
madeleine,
Il y avait le soir un piano
bar,
Ils jouaient du jazz, toute
la semaine,
On s’y r’trouvait là bas pour
boire.
Des bières blondes, pour moi
des brunes,
En écoutant swinguer la lune,
Enfin la nuit s’éclaire du
jour,
Et l’on rentrait pour faire
l’amour.
Derrière mes rêves, il y
avait toi,
Tes lèvres, ton sourire, et
ta joie,
Notre amour fou, n’a pas
suffit,
Le temps s’est habillé de gris.
Derrière tes mots, il y avait
toi,
Tes tendres murmures et puis
ta voix,
Tes yeux aux couleurs des
amandes,
Qu’on cueille le soir, s’en
se faire prendre.
De fins pinceaux, au bout des
mains,
Peignaient tes soupirs, tes chagrins,
Et sur cette toile
abandonnée,
Tu posais nue, comme un baiser.
Tu posais là toute ta fraîcheur.
Tes cheveux longs sur tes
rondeurs,
T’avais tout juste l’âge
d’aimer,
Et tu posais pour un peu blé.
Les beaux arts, la faculté,
Une drôle de chambre pour
étudier,
Pas un copeck, pour s’évader,
Et puis cette vie qui te fait
chier,
J’t’écris ma muse, là où tu es,
T’es partie ailleurs comme un
secret,
Il reste tes tubes et tes
pinceaux,
Juste de quoi finir le
tableau.
Paroles et musique :
Robert Nicollet