Sur les murs de pierres aux
fenêtres brisées
Sur les tuiles envolées, aux doux
vents des saisons,
Sur les sombres regrets, aux
fissures déchirées,
Sur les poutres de chêne, aux
tourments, aux passions,
La mémoire s'allonge et nous
parle, d'Amour.
Elle se ferme les yeux, pour
mieux nous raconter,
Te souviens-tu, ma douce, mon
amie de toujours,
Derrière les carreaux, les
volets grand tirés,
Nous contemplions la vue sur
ce lac embrumé,
Et nous restions là des
heures, admirant, muets.
Ce tableau du silence, aux
pastelles exaltées
Ecrivait nos romances,
ponctuées de baisers.
Te souviens-tu de nos amours,
ma tendre aimée,
Les murs sont toujours là, ils
peuvent nous en parler.
De cette chambre, en haut, des
nuits de nos étés
Il me reste cette photo, au
sépia parfumé.
Posée là dans mes mains, dans
ce sombre grenier,
Entre livres et cahiers,
innocemment cachée,
Une pensée, des regrets, une
histoire, ses secrets,
Et le temps qui se glisse,
cette mémoire qui renaît.
Tu avais bien vingt ans, je
n’en avais pas moins,
Nous passions nos journées, enfermés,
en escale,
Puis, la nuit s’avançait,
nous allions prendre un bain,
Dans ce lac céleste, couvert d’or
et d’étoiles.
Nous marchions sur la rive,
accrochés par nos mains
De délicieuses vagues, nous
caressaient la peau,
Une eau fraîche, cristalline,
apaisante et exquise,
Entourait nos deux corps, d’un
divin manteau,
Fin comme l’âme, fragile
comme la brise.
Un baiser sur tes lèvres, d’une
douceur inouïe,
Tu t’es mise à courir, à
valser sur les ondes,
Offrant ta silhouette, aux altesses
de la nuit,
Ballerines en pointe, agile
comme l’aronde,
Toi, superbement nue,
angélique et gracieuse,
Moi qui te contemplais, amant
et amoureux,
Nos flammes enivrées, par
cette heure voluptueuse
Où le monde se construit, où
le monde n’est que deux.
Te souviens-tu aussi, des
fleurs de seringat
Qui exhalaient nos matins, de
parfums délicats
Des vieux rosiers fleuris,
aux belles couleurs grenat,
Puis pourpres, jaunes et
blanches, plantés en clair voie,
Et ces lilas d’Espagne, aux
teintes douces et pastelles,
Dont tu aimais cueillir, chaque
brin bien fleuri,
Et qu’un vase en cristal, accueillait
en demoiselle
Te souviens-tu vraiment, de
nos belles escapades,
Dans le pré aux vaches, où
les pommiers se paraient
De beaux et ronds fruits
rouges, à la chair muscade
Que nous croquions pleinement,
en fin de journée.
Ce chant de rossignol, aux exquises
mélodies
Le vol des mouettes, sur ce
lac d’Annecy,
Cette lumière délicieuse, illuminant
nos vies,
Habillant de ses charmes, ta
silhouette divine
Puis la balade terminée, au
coin du feu de bois,
Cette vieille cheminée, aux grosses
bûches de chêne,
Où nous nous allongions sur
un tapis de soie,
Passant de tendres instants,
où l’amour nous mène.
Mais la nuit nous attirait,
ses mystères, ses hasards,
Semés là, dans un coin, de ce
jardin sauvage,
La splendeur de la lune, sa clarté
qui s’égare,
Suspendue, dans son vol, aux
caprices des sages,
Plaquée d’or et de bagues en
platine, ciselées,
Nous l’admirions tous deux,
la tête dans les étoiles,
L’esprit ivre de beauté, nos
cœurs bouleversés,
A prier que l’aurore à jamais
ne se dévoile.
Tu me voyais à peine, je ne
te voyais pas plus,
Te prenant par la taille, te
serrant dans mes bras,
Ton souffle sur le mien, mes
lèvres sur Vénus,
Les tiennes posées sur mars,
nos planètes en éclat,
Tournoyant dans l’espace, en
ivresse absolue,
Un astre dont l’infini, n’est
semé que d’Amour,
Un astre où le destin de nos
âmes dévêtues,
Se dresse en oriflamme sur un
monde à rebours.
Et nous pouvions passer toute
la nuit durant,
Sous la rondeur de lune, et
la prunelle des étoiles,
A s’inventer fortunes, sur
notre île, nous, amants
Alors que la planète, vivait
d’autres instants
Ce jardin de fleurs sauvages,
ces arbres, ces allées,
Le souvenir ma belle, de nos douces
années.
Cette photo ancienne, en
sépia, parfumée,
M’a redonné la vie, l’envie
encore d’aimer.
Merci, pour ces moments, pour
nos rêves exaucés,
Pour cette jeune
inconscience, cette volupté innocente
Cette lumière vivante, cette
immense clarté,
Quand la noirceur nocturne, me
met dans la tourmente.
Paroles et musique: Robert
Nicollet.
Un instant poignant, immobile, hors du temps. Un instant d'amour, avec un grand A, un instant de toujours, celui que l'on n'oublie pas. Ce moment suspendu de la vie, une éternelle symphonie. MERCI Robert. devant ce texte je ne suis qu'un petit rimailleur. tu as chamboulé mon âme.
RépondreSupprimerMerci de ta lecture de ce texte, Jean-Marie, j'aime quand mes mots font voyager... ils sont là pour ça... belle journée, amitiés, Robert.
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