Chanson extraite de l'album "Ces Dames d'Ailleurs" nouvellement arrangée.
Pédro, 25 ans,le teint basané... une barbe de trois jours... les cheveux longs, bouclés, noirs comme des corbeaux... les yeux bleus comme les topazes du Brésil... clairs, transparents comme la vérité...
Pédro fumait de gros
cigares... de ces cigares que l'on fume dans les tavernes mexicaines... en
sirotant un vin épais, rouge comme le sang, dans des timbales en terre
cuite... une fille sur les genoux, à compter les étoiles, les soirs sans
lune...
Et, Pédro, un 14 Juillet à
deux heures du matin, était place de la Bastille... il remontait lentement les
escaliers du métro, et regardait deux amants s'embrasser tendrement,
au pied d'un lampadaire à demi éteint, à côté d'une cabine téléphonique...
Tout autour de lui tout le
monde dansait, tout le monde chantait... on fêtait je ne sais plus quelle
République... Mais pour Pédro, venu du Mexique... la République...
Non, Pédro regardait ces
deux amants s'embrasser tendrement... souviens-toi, Pédro, souviens-toi, tard
dans la nuit, tu les enviais...
Sous les lampions de la
Bastille,
Et les dentelles des grandes
dames,
Tu fais ton soleil de
Castille,
Dans les jupons du macadam.
Les yeux candidats à
l’erreur,
Ce trottoir du talon
aiguille,
Ce regard qui t’invite pour
une heure,
Et toi, qui a envie d’une fille...
Souviens-toi, comme ils
s’aimaient,
Tard, dans la nuit, ils
s’embrassaient.
Souviens-toi, comme ils
s’aimaient,
Leur belle histoire, tu leur
enviais.
Souviens-toi, ce vieux
lampadaire,
Ce soleil noir qui monte au ciel,
Et ces étoiles de diamantaire,
Qui crèvent la nuit jusqu’au
réveil.
Souviens-toi, ce trottoir
noyé,
Ces flots livides d’amertume
Ces flaques d’Amour à tout
vider,
Qui clapotent sur le bitume.
Souviens-toi, comme ils
s’aimaient,
Tard, dans la nuit, ils
s’embrassaient.
Souviens-toi, comme ils
s’aimaient,
Leur belle histoire, tu leur
enviais.
Souviens-toi, leurs baisers
s’envolent
Sur leurs corps nus encore
amants.
Leurs flammes en sursis qui
s’affolent
Sur les brindilles du
firmament.
Ils consumment du bout de
leurs lèvres,
Les fous instincts toujours
offerts,
Au souffle haletant de leur
fièvre,
A leurs envies si
passagères...
Souviens-toi, comme ils
s’aimaient,
Tard, dans la nuit, ils
s’embrassaient.
Souviens-toi, comme ils
s’aimaient,
Leur belle histoire, tu leur
enviais.
Paroles et musique: Robert Nicollet.
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