Extrait du "Monologue du Mendiant" - Acte V - Scène 1
La peau des années qui se
ride,
Comme
les vagues de la mer
Quand
la tempête hurlante vide,
Les
cris tonnants, les gros éclairs.
Sur
l’horizon, la lune quitte,
Le
temps voilé par l’éphémère.
Et
ce chrono météorite,
Me
vend des années aux enchères.
Puis,
les années qui s’accélèrent,
Elles
passent plus vite que les premières
Elles
m’font la gueule, elles m’font leur guerre,
De
se faire vieux, à quoi ça sert?
J’préfère
m’asseoir sur l’air du temps,
Les
fesses sur le bois froid du banc,
A
regarder passer l’passant,
Lui
faire sourire de temps en temps.
J’n’ai
plus vingt ans, tu sais, j’n’ai plus vingt ans .
C’est
comme une plume qui s’étire,
Sur
le corps nu d’un bout de papier,
J’ai
envie d’caresser Elvire,
Elle
a vingt ans, j’ai mes années.
Elle
a des jambes comme des pinceaux,
Des
doigts à t’offrir les étoiles,
Mon
rêve, c’est d’en faire un tableau,
Sur
les rondeurs qu’elle me dévoile.
Se
rappeler le temps passé,
Quand
les filles, se cueillaient en mai
Quand
leurs jupons, de fleurs d’été,
Aux
doux regards se soulevaient,
Puis
l’air de rien, le cœur en fête,
J’allais
draguer la plus coquine,
Celle
qui s’laissait conter fleurette,
Le
soir, au frais, près d’la roubine.
Y’a
plus de vingt ans, tu sais, y’a plus de vingt ans.
Souvent
le soir dans mes poèmes,
L’envers
d’mes vers parle d’amour,
Ils
se cachent derrière mes “ je t’aime ”,
Parce
qu’ils ont peur, de te faire la cour.
Tu
sais, mes mots souvent se glissent,
Le
long d’ton corps pour que t’ai chaud,
Avec
ces mots, mes mains fleurissent,
J’t'imagine
ma peau sur ta peau.
Je
n’suis qu’un rire qui s’fait pleurer,
Un
clown de cirque démaquillé.
Mon
âge dépasse mes années,
Ma
vie s’dégonfle au verbe aimer,
Est-ce
le trop vieux qui s’écoute,
Ou
le vivant qui est fatigué,
J’connais
l’vertige de mes doutes,
Et
j’ai trop peur de t ’aimer.
J’n’ai
plus vingt ans, tu sais, j’n’ai plus vingt ans .
Texte et musique: Robert Nicollet.
Bonjour Robert Nicolet ! Un poète talentueux inspiré par une mélancolie , une nostalgie enfermées dans une coquille de chair & de sang Merci pour le partage d'une " Belle tristesse " ensoleillée .....
Bonne journée , peut être à demain , peut être plus jamais !
C'est beau...c'est beau.... tes mots sont des musiques mélancoliques et douces qui donnent envie de les écouter encore et encore....MERCI ROBERT !!!
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