Il est des jours où on aimerait bien rester au lit...
La
nuit a semé ses étoiles,
Libérant
leur lumière fleurie,
Sur
les jardins, posée en voile,
Aux
belles roses épanouies.
Et
le soleil les arrosent,
De
rayons d’or qu’elles anoblissent,
Des
pensées à peine écloses,
Que
son coeur lui a soumises.
L'éther vaporeux et sublime,
Derrière une drôle de lune
blanchie,
A ouvert le jour jusqu'à la
cime,
Comme un vertige en
symphonie.
Le rêve dans la clarté de
l’aube,
Dégrafe ses lèvres
engourdies,
Qu’un long baiser enrobe
Sur toi ma belle, ma douce
amie.
L'heure où la robe noire se
dénude,
Où les bijoux en cristalline
Dans leurs écrins de
plénitude,
Se donnent ardemment en
divine,
Aux douces caresses d'un
prélude,
A ton éveil ma colombine…
Cette heure, où le temps
s'évapore,
Où ton visage se fait reine
Où tout autour se fige, s'endort.
Cette heure aux aiguilles magiciennes,
Où parée d’un infini trésor,
Tu laisses ton âme se poser
sur la mienne,
Nous transportant au-delà des
nues,
Charriant nos secondes enchaînées,
Dans le cratère de l’inconnu.
Devinant chaque port oublié,
Chaque oasis, chaque île
perdue.
Chaque plaine, chaque dune
ensablée…
Dieu que le naufrage se fait plaisir,
Lorsque amarrer à ta délicieuse
digue,
J’entends les vagues se
blottir
Sur quelques mots d’amour
prodigues.
Parlons, chantons, crions à l’ivresse
Aux fleurs des jardins
parfumés,
Et, chavirons sous nos
caresses,
Le temps que l’heure se soit
fanée
Mêlons nos fleuves et nos
torrents,
A nos paradis d’artifice,
Inondant juste l’instant
présent,
Juste le temps de nos délices
Regardons nous, le soleil
sonne,
Tes yeux pétillent, de
clarté,
C’est finalement que résonne,
La raison de cette heure
passée.
Cachés dans le néant des
solitudes,
Abîmés de noire tempête
Gercés par cette étrange
inquiétude,
Cette heure qu’on largue aux
oubliettes,
S’envole comme nos certitudes
Aux vents glacés d’une
pirouette.
Ivre, de rêves, de plénitude
Le réveil, s’amuse à la
trompette.
Dans la chambre aux cœurs
soudés
Nous sommes là, l’heure n’y
est plus,
Est-ce pour autant que le
temps s’arrête ?
Est-ce pour autant, que l’on
ne s’aime plus.
Le jour se lève, belle
habitude,
De douces lumières sur notre
couette,
Nous caressent comme vent du
sud.
C’est l’heure de relever la
tête.
C’est l’heure où l’on change
d’altitude…
Où nos corps se lavent du
sommeil,
Où on s’habille d’exactitude,
Mais où l’esprit encore
chancelle…
Cette montre à gousset
ancienne
N’a plus de chiffre, n’a plus
de lettre,
Sur son cadran de porcelaine,
Seule sa blancheur fait la
coquette.
Les fines aiguilles ont mis
les voiles
Vers une planète d’un autre
temps
Mais j’aime quand même son
doux tic tac,
Qui veille en maître, les
cœurs amants.
Texte et musique :
Robert Nicollet.
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