Un soir d'été, en bordure
du canal de Sète, un homme rentre de voyage. Il rejoint sa péniche accostée
prés du quai Philippe Le Bel...il marche lentement, sa valise est encombrante
et lourde. Il s'arrête pour changer de main son bagage, et regarde
le ciel étoilé... il découvre alors, une lune ronde et superbe...
Voici le conte dans sa totalité:
Ou en séquences plus courtes:
Une nuit, une rencontre...
La lune messagère
Le cri de la lune
Amour de lune
Madame Lune (la chanson)
Et, voici le texte du conte:
Une nuit, une rencontre...
J’ai posé mes valises, sur le
bord du canal,
Les pieds dans une flaque
d’eau, la tête dans les étoiles
Fixant la lune, blanche comme la neve des cimes,
Vierge, pure, lumineuse, aux
frontières de l’intime.
Elle était là, un soir, comme
un mois de septembre,
A cacher ses humeurs,
derrière l’ombre des pampres,
Que le vent chatouillait de
sa douceur invisible,
Transparente, mais câline,
savoureuse et sensible.
La lune ronde comme vénus, au
fœtus nacré,
Se dressait dans le ciel, en
déesse sacrée,
Elle semblait me parler, et
je ne voyais qu’elle,
Ses formes envoûtantes, ses
cratères en dentelles
On voyait derrière elle, des
poussières de vie,
S’illuminant de feu, jaillissant
de la nuit,
Que sa voix était douce, une
caresse sur ma bouche,
Un discours en sourdine, une
mélancolie qui accouche…
Chaque mot, chaque tirade,
ponctué de sanglots longs,
Me parlait d’amour, de son
être le plus profond,
Elle me contait son histoire,
lorsqu’elle vivait sur terre,
Puis, la grande explosion, la
rupture, son calvaire,
Séparée de sa sœur, devenue
si lointaine,
L’une, la planète bleue,
l’autre boule inerte,
Mais toujours attachée à
cette sœur, pleine de vie,
A cette sœur, à sa beauté,
ses merveilles en sursis.
« Ne m’oublie
pas », disait-elle, la gorge serrée,
La voix tremblante, une
angoisse aux étoiles, lâchée,
Dont l’écho bleu s’entendait
dans tout l’univers
Loin,
loin, là où la vie n’est que poussière…
La
lune messagère
La lune fit silence, plus un
bruit, autour d’elle
Pas même le sifflement du
vent dans les tonnelles.
Un épais nuage traversa le
ciel étoilé,
Puis, la lune réapparut,
toujours plus en beauté.
Magnifique sphère, parsemée
de multiples cicatrices,
Ses milliers de cratères, en
forme de calice,
Me fixaient ardemment, d’un
regard aiguisé,
Tranchant, pénétrant, comme
lame de l’épée.
Je restais là. La nuit.
Captivé, fasciné,
Par son rayonnement et sa
belle clarté,
Par sa fidèle présence, sa
splendide féminité
Sublime message de tendresse
et de paix.
Habillée d’un long voile,
d’une tristesse, infinie,
Douces larmes de cristal, au
bord de l’agonie,
Cette pluie fine d’amour,
tombait sur notre planète,
Et, la lune me parlait, comme
une âme de poète.
Discourant sur l’amour,
l’harmonie et la vie,
Que la terre était belle, au
grand noir de la nuit,
Mais qu’elle semblait si
grise au soleil de midi,
Lorsque le zénith rayonnant
sur le bleu assombri
La rendait si fragile, si
malade, si meurtrie.
Madame lune portait tant de
regrets dans son cœur,
Et l’univers tout entier
écoutait ses pleurs,
Alors la frêle ondée, sous
des cris de tempête
Se transforma en ouragan,
inondant « nos peut être »
La lune criait, pleurait,
implorait, suppliait,
Et ses larmes répondaient à
nos folies humaines
Nous étions là, nous les
hommes si bas, si minables,
Égoïstes inconscients devant
l'instant inéluctable…
Et, nous en portions tous, la
toute responsabilité.
Nous connaissions aussi, les
causes de nos forfaits.
Notre lune, confidente,
éclairait le chemin,
Celui d’une nouvelle vie, du
respect des demains…
Le cri de la lune
Aux éclats de brume des étés de carbone,
Aux chaleurs brûlantes aux bords de l’amazone
Aux vagues déferlantes sur l’empire des îles
Aux cyclones en démence, sur nos cités, sur nos villes
Aux larmes des vivants, aux espèces ravagées,
Aux forêts décimées, aux fleuves asséchés
Aux rivières polluées, aux terres désertées,
Aux noirceurs du ciel, aux lourdeurs des nuages,
Aux dérives des idées, aux armes fossoyeuses
Aux guerres déployées, aux bombes ténébreuses
Aux glaces en péril, aux icebergs en errance,
Aux cris de la nature, aux morts par ignorance
A l’amour mutilé, où le cœur s’est perdu,
Aux déchirures du temps, aux espaces disparus
Aux discours synthétiques, aux mensonges acharnés,
Des grands de ce monde, des parlottes de palais,
Des schizophrènes aveugles, aux délires versatiles
Aux sinistres maîtres d’un monde en péril
Aux poètes en prison, aux consciences muettes,
Aux maquillages de raison, pour de l’argent à tue-tête…
Amour de lune
Reste près de moi ma lune,
murmure moi des mots vrais,
Dis-moi que tout n’est pas
fini, que l’on peut vivre en paix,
Sur la planète bleue, sur nos
terres, sur nos mers,
Dans les villages, les
forêts, dans les vallées, nos rivières.
Les lacs, les montagnes, les
villes et les déserts,
Aux creux des canyons, aux
plus hauts des belvédères.
Dis-moi un peu d’amour,
réchauffe moi le cœur,
Serre moi fort dans la nuit,
allume mes noirceurs,
Réveille les idéaux, fais
jaillir la lumière,
Dessine le futur, aux nuances
de l’éclair,
Qu’elles explosent dans le
ciel, comme un feu d’artifice
Imagine une terre aux parfums
de délice.
Imagine un ciel pur, aux
vents de liberté,
Des colombes argentées,
s’envolant, regroupées
J’entends déjà leurs cris,
messagères de paix,
Une lettre d’amour à la vie,
pour toute l’humanité.
Reste là, veille sur la
terre, sur la folie des hommes,
Sur leur prétention, leur
orgueil, et leur dogme
Qu’ils ne reprennent jamais,
le pouvoir sur le monde.
Qu’ils ne reprennent jamais,
le pouvoir sur le monde.
Marchons ensembles, unis,
qu’importent nos différences,
Il est des chemins en balade
vers l’espérance
Elles nous enrichissent, ce
que je n’ai pas en moi,
Toi, tu me l’offres, et j’en
ferai autant pour toi,
Comme pour tous, imagine, un
monde d’harmonie,
Où l’on scellerait, le mot
amour à l’infini.
Tu portes en toi, la conscience, l’humanité
Chaque regard vers toi, c’est
un message de paix,
De respect des vivants, de la
vie, de l’amour,
Notre terre restera bleue,
comme le bleu du toujours
Comme la clarté des mers,
comme la force des océans,
Qu’on accroche ce message,
dans le cœur des braves gens,
Tu es la conscience des
hommes, la conscience des hommes,
Rappelle toi, Madame lune, la
conscience des hommes…
Alors, lorsque la nuit se
pose sur un ciel étoilé,
Et que la lune, te fixe,
comme pour te parler,
Écoute la, elle a tellement
d’amour à t’offrir,
Elle sait les mots, elle sait
où te conduire…
Madame lune
Madame lune a le visage
humide,
Elle se penche pour regarder
la terre
Verse des larmes sur les
hommes stupides
Elle a l’cœur, qui se met de
travers.
Madame lune raconte la
planète bleue,
La vie, juste avant qu’on en
soit là
Lorsque le monde était
harmonieux,
Quand les hommes marchaient à
l’endroit,
Madame lune nous murmure à
l’Amour,
A la vie, au respect du
climat,
On répond par de faux
discours,
Mais le monde ne nous
appartient pas
Mais, madame lune, a tout le
temps,
Il y a des millions d’années
qu’elle attend,
Si elle pleure, c’est pour
les vivants,
Et les hommes qui sont
inconscients…
Madame Lune, s’endort
maintenant,
Sa rondeur sur les épaules du
jour
Peut être bien que je verrais
vraiment,
Les hommes semer des graines
d’amour.
Paroles et musique :
Robert Nicollet.